n période de maturation, les semaines se suivent et se ressemblent à Cognac. « Toujours pas de pluie pendant la semaine écoulée, et des températures largement supérieures aux normales » résume Stéphane Dumot, de la Station Viticole, dans sa dernière note de suivi de maturité. Réalisés sur un réseau de 55 parcelles témoin cette première semaine de septembre, ces prélèvements ont permis de constater une contrainte hydrique toujours plus soutenue. « Les symptômes de sécheresse s’intensifient sur les sites sensibles, tandis qu’une grande partie du vignoble résiste bien, ce que montre le grossissement moyen des grappes » souligne l’expert. Entre le 29 août et le 5 septembre, le poids moyen d’un grappe est en effet passé de 258 à 298 grammes (+16 %).


Avec un Titre Alcoométrique Volumique potentiel de 6,2 degrés, le niveau moyen de maturité avance également vite. Si sur les parcelles tardives la véraison s’achève à peine, sur celles précoces on note déjà des TAV à 8 degrés potentiel. Cette hétérogénéité conforte la Station Viticole sur la nécessité de réaliser des suivis de maturité généralisées dans les exploitations afin d’optimiser leurs vendanges.
D’autant plus que la clé de voûte de l’équilibre des vins de Cognac, l’acidité des raisins, chute inhabituellement vite. « L’acidité totale est en 2016 inférieure aux 10 dernières années à ce stade. La teneur en acide malique descend déjà sous celles de toutes les années passées (à part 2003) » ajoute l’antenne technique du Bureau National Interprofessionnel de Cognac (BNIC).
Si les vendanges sont encore lointaines, la Station Viticole avance déjà que « le potentiel de rendement moyen semble inférieur à la moyenne, de l’ordre de 100 hl/ha, avec une disparité entre situations encore supérieure à d’habitude ». Après un millésime 2015 généreux (avec un rendement moyen de 126,6 hl/ha), le vignoble charentais essuie le contre-coup d’importants orages de grêle (notamment en mai et juillet), ainsi que d’épisodes de gel tardifs (fin avril). « S'il n'y a pas 25-30mm de pluie avant la fin du mois, on se dirige vers une baisse de 7 à 10 % de la production » confie Jean-Bernard de Larquier, le président du BNIC, qui fait de la pluviométrie ces prochaines semaines l'élèment clé pour le déclechement des vendanges.