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Pas de raison de casser les contrats et les prix pour les viticulteurs de Cognac
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Avis au négoce
Pas de raison de casser les contrats et les prix pour les viticulteurs de Cognac

Les menaces sur les marchés américains et chinois se levant, le vignoble charentais appelle le négoce à tenir ses engagements de volumes et de prix alors que les rendements ont été fortement baissés. Les conséquences économiques des tensions géopolitiques
Par Alexandre Abellan Le 10 juillet 2025
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Pas de raison de casser les contrats et les prix pour les viticulteurs de Cognac
Ayant l'impression d'avoir échappé au pire sur ces premiers marchés, le vignoble charentais appelle au sens du collectif pour maintenir la valorisation de la filière. - crédit photo : UGVC
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a mobilisation collective de toute la filière ayant payé, la filière doit continuer à jouer collectif pour que ça paie pose l’Union Générale des Viticulteurs pour l'AOC Cognac (UGVC) lors de sa réunion publique de l’UGVC dans la salle des fêtes de Gensac-la-Pallue (Charente). Fixée ce mercredi 9 juillet, cette rencontre suivie permet d’acter deux avancées positives sur les deux premiers marchés de l’eau-de-vie charentaise : la clôture de l’enquête antidumping chinoise ce 5 juillet débouche sur un prix minimal permettant d’éviter à 96 % des eaux-de-vie une taxe maximale (32,2 %) et la révision de droits douaniers américains attendue ce 9 juillet laisse la place au report au premier août de nouveaux tarifs par le président Donald Trump, alors que les négociations entre Washington et Bruxelles semblent bien engagées (et pourraient aboutir à du 0 pour 0 sur les vins et spiritueux).

Ces développements géopolitiques prometteurs pourraient mettre un terme à des mois de tensions commerciales et d’angoisse économiques pour toute la filière charentaise (viticulture, négoce, fournisseurs…). Ces avancées doivent surtout ouvrir une nouvelle phase collective pour l’UGVC, qui a tracé ses « lignes rouges » aux côtés des syndicats généralistes conviés (Coordination Rurale, FDSEA et Jeunes Agriculteurs). En résumé, la viticulture charentaise « ne tolérera pas le non-respect des contrats » de la part du négoce, s’oppose à « une éventuelle baisse du prix des vins et des eaux-de-vie » et « appelle l’Europe à des compensations pour financer un arrachage définitif ».

Attachement contractuel

« Nous nous sommes battus conjointement avec le négoce pour ne plus être les otages de contentieux qui ne nous regardaient pas. Ce n’est pas pour que la viticulture soit lâchée au premier coup de barre. Ce n’est pas comme ça qu’un collectif se construit » explique Anthony Brun, le président de l’UGVC, Regrettant les baisses de volumes contractualisés que les négociants ont déjà fait passer par avenant aux viticulteurs dans le cadre prévu par les deux parties (« cela fait encore plus peser la situation sur la viticulture »), le viticulteur de Saint-Bonnet-sur-Gironde s’inquiète d’autres pratiques non-conformes au cadre contractuel. Si peu de ruptures immédiates de contrat aurait lieu, il y aurait « un nombre de cas assez importants de volumes renégociés au-delà des clauses prévues (sur le nouveau millésime et d’anciens comptes d’âge) » dénonce Anthony Brun, qui pointe que l’UGVC s’est toujours félicité du fort taux de contractualisation des cognacs (avoisinant 90 % des volumes)

« Des opérateurs ne jouent pas le jeu de leurs engagements par rapport au retournement de conjoncture, on ne peut pas accepter ça » confirme Bastien Brusaferro, le directeur de l’UGVC, qui annonce que le conseil d’administration du syndicat vient de voter que « le viticulteur qui souhaite aller au contentieux pour une rupture de contrat sera soutenu et accompagné ». Avec les nouvelles rassurantes des marchés chinois (où les cautions temporaires doivent être rendues et l’accès au duty-free rétabli) et américains (si les négociations atterrissent au 0 pour 0), Bastien Brusaferro affirme qu’il n’y a pas de raison de casser les contrats et de baisser les prix. « Le Syndicat des Maisons de Cognac vient de valide sa charte de Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) qui stipule l’achat responsable aux fournisseurs. Je n’imagine pas que cela ne puisse pas être appliqué aux contrats » glisse Anthony Brun.

Boîte à outils

Si l’amélioration espérée des ventes de cognacs ne changera pas le rendement commercialisable pour 2025 (réduit à 7,65 hl AP/ha), elle n’aura pas d’effet immédiat sur l’économie de la filière prévient Anthony Brun : « ça ne repartira pas d’un coup de baguette magique. Il faut que les entreprises puissent bénéficier d’une boîte à outils adaptée ». À commencer par la mise en place de primes d’arrachage pour recalibrer le vignoble. Ayant perdu 50 millions d’euros par mois en Chine depuis octobre 2024 et la mise en place par Pékin de cautions douanières en rétorsion aux droits de douanes européens sur les voitures électriques chinoises, la filière charentaise compte bien bénéficier du soutien de Bruxelles.

« Nous devons avoir un accompagnement européen pour cette crise pour passer la situation due à ces taxes nous touchant injustement » indique Anthony Brun. Et si des viticulteurs relèvent la responsabilité de la filière dans les déséquilibres commerciaux actuels (notamment au sujet des plantations nouvelles), « on peut toujours tourner en rond et chercher des causes à la situation actuelle » réplique le président de l’UGVC, pour qui « depuis le départ le retournement est multifactoriel, en lister les origines multiples et variées ne changera rien au constat. La viticulture a pris ses responsabilités en baissant les rendements » et développant le Volume Cognac Complémentaire Individualisé (VCCI) pour arracher des vignes sans réduire le potentiel de production (l'arrêté le validant vient tout juste de paraître).

 

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