e rendement annuel Cognac est fixé à 7,65 hectolitres d’alcool pur en 2025 annonce le Bureau National Interprofessionnel du Cognac (BNIC). Soit une baisse de 11,5 % par rapport au plafond de 2024 (8,64 hl AP/ha) qui était lui-même en repli de 17 % par rapport au millésime 2023 (10,45 hl AP/ha). Dans un contexte géopolitique lourd sur ses premiers marchés export, entre réduction de moitié des expéditions vers la Chine (à cause de l’enquête antidumping qui doit mobiliser le premier ministre François Bayrou pour un déplacement et des négociations) et menaces pesantes aux États-Unis depuis l’élection de Donald Trump (malgré les demandes de la filière des vins et spiritueux de ne pas être incluse dans les discussions de possibles sanctions), « le comité permanent du BNIC a adopté […] un rendement de compromis qui s’appliquera par défaut à tous les viticulteurs » rapporte l’interprofession.
Qui rappelle que le flambant neuf Volume Cognac Complémentaire Individualisé (VCCI) permet une bonification individuelle du rendement « au prorata des efforts de retrait de superficies réalisés » (arrachage ou non-replantation, sans que la revalorisation puisse dépasser 12 hl AP/ha). Voulant permettre aux opérateurs charentais de se positionner sur la réduction de leur potentiel de production avant le début du millésime 2025, l’interprofession indique avoir choisi d’annoncer ce rendement Cognac dès février (un simulateur de VCCI va être lancé ce 3 mars pour rendre le dispositif plus accessible au niveau de chaque domaine).


Prévue, la baisse de rendements semble déjà être trop faible pour le négoce et trop forte pour la production. Comme l’indique avec diplomatie le BNIC, cette décision des deux familles « constitue un compromis visant à concilier les enjeux de l’ensemble de la filière » mais « n’intègre pas de façon complète le risque d’une aggravation de la situation géopolitique vis-à-vis de nos deux principaux marchés, la Chine et les États-Unis ». Cependant, le BNIC annonce que « ce rendement de 7,65 hl AP/ha ne ferait l’objet d’aucun ajustement ultérieur en fonction de l'évolution géopolitique, des aléas climatiques ou des choix d’affectation » (des aléas climatiques ayant pu faire varier le rendement par le passé).
Pour être valide, ce rendement doit être voté par la section d’Organisme de Défense et de Gestion (ODG) du BNIC et validé par les comités de l’Institut National de l’Origine et de la Qualité (INAO).