top ou encore pour la montagne russe des droits douanes américains en 2025 ? La date fatidique du mercredi 9 juillet approchant pour la fin des négociations commerciales entre la Commission Européenne et les États-Unis, les exportateurs français de vins et spiritueux ne savent toujours pas à quelle sauce ils vont être croqués : 50 % ou plus dès le premier août, toujours 10 % comme depuis début avril ou même une chute à 0 % ? « Il reste quelques jours, quelques heures, pour que la Commission européenne arrive à un accord. Est-ce que cet accord sera forcément du 0 pour 0, abaisser tous les droits de douane, probablement pas » rapporte le ministre délégué chargé du Commerce extérieur, Laurent Saint-Martin, ce dimanche 7 juillet lors de l’émission Questions Politiques.
Si les échos des négociations entre Washington et Bruxelles font état de demandes déséquilibrées du premier au second, ça joue encore pour l’ex-député du Val de Marne. Appelant à des « baisses de droits de douanes sur certains secteurs prioritaires pour l’Union Européenne. Je pense à l’aéronautique, les vins et spiritueux, aux cosmétiques, certains produits chimiques… », le ministre juge donc l’idée d’un 0 pour 0 sur ces filières « tout à fait possible dans les négociations en cours. Ce n’est pas quelque chose de fantasmé. C’est quelque chose de tout à fait acceptable. »
Exemple chinois
Si les négociateurs ne sont pas à l’abri d’une nouvelle sortie du président américain Donald Trump, au gouvernement français « nous allons tout faire pour qu’il y ait un accord le plus intelligent possible. Que l’on aboutisse à un agenda positif, à quelque chose qui ne soit pas trop pénalisant » défend Laurent Saint-Martin, qui plaide pour une approche concertée : « quand on négocie, quand on fait de la diplomatie économique, ça marche. » Le membre du gouvernement en veut pour exemple la récente négociation d’engagements de prix minimum à l’importation pour les exportateurs de cognacs et armagnacs en Chine. Si Pékin acte des droits antidumpings de 32 % sur les brandies européens, ils sont suspendus pour ceux bénéficiant d’un prix minimum. « C’est un bon deal, l’accès au marché chinois reste possible » souligne Laurent Saint-Martin, pour qui « nous avons évité le pire » après des mois d’échanges diplomatiques.
S’il faut encore valider la mise en œuvre des ces mesures (à tous les exportateurs le demandant et sur le réseau du duty free, ainsi que le reversement des cautions), cette avancée permet de redonner de la vision sur la destination chinoise. Une visibilité qui manque aujourd’hui sur le marché américain, premier consommateur mondial de vin, qui a été secoué successivement par des menaces de 200 % de droits de douane sur les vins français mi-mars, 20 % de "droits réciproques" sur tous les produits européens présentés le 2 avril à partir du 9 avril, puis un délai de 90 jours à 10 % de tarifs américains sur les biens européens depuis le 9 avril jusqu’au 8 juillet, après la menace du vendredi 23 mai d’imposer dès le premier juin des droits additionnels de 50 % sur les produits européens, qui est devenue, par une annonce du 25 mai, un report au mercredi 9 juillet, alors que l’on parle désormais d’une application de nouvelles taxes punitives au premier août…
Ne souhaitant pas montrer les muscles des contre-mesures de rétorsion, Laurent Saint-Martin mise sur la diplomatie. Mais indique qu’un conseil européen des ministres du Commerce extérieur est prévu le 14 juillet, avec des décisions de riposte selon les résultats des négociations. Laurent Saint-Martin pointant que les répliques doivent limiter le risque de d’escalade : « si l’on vise le bourbon américain, comme fait lors du premier mandat de Donald Trump, vous exposez nos propres vignerons, nos propres entreprises de vins et spiritueux, à avoir encore plus de droits de douane. » Ce que toute la filière craint. Stop ou encore ?