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"Qu'ils osent nous dire que 2 € suffisent après une année entière dans les vignes, à supporter les aléas climatiques, les normes, les charges, les dettes, la solitude, l'épuisement..."
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Cri du cœur
"Qu'ils osent nous dire que 2 € suffisent après une année entière dans les vignes, à supporter les aléas climatiques, les normes, les charges, les dettes, la solitude, l'épuisement..."

La bouteille de vin vendue moins de 2 € ? "Nous sommes des viticulteurs, pas des variables d'ajustement" martèle le collectif Viti 33 qui regrette l’absence d’avancées concrètes dans les relations, et négociations, avec la grande distribution pour garantir un prix rémunérateur pour tous les maillons de la chaîne.
Par Alexandre Abellan Le 16 juin 2025
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Didier Cousiney dénonce « un profond mépris affiché, des propos cyniques et un effondrement que nos propres dirigeants semblent découvrir avec étonnement, comme s'ils n'avaient rien vu venir ». - crédit photo : Alexandre Abellan (manifestation du 14 novembre 2024 à Planète Bordeaux)
«

 C'est du foutage de gueule pur et simple » s’emporte Didier Cousiney, le porte-parole du collectif Viti 33, dans un communiqué réagissant aux récents propos de l’acheteur vin des enseignes Aldi : « un produit à 1,99 €, un bordeaux ou un côtes-du-rhône, pour moi c’est encore rémunérateur, on respecte le viticulteur ». Alors que les prix de vente à moins de 3 € ont mobilisé les manifestations vigneronnes l’hiver 2024, cette annonce ne passe pas pour l’association de vignerons bordelais. « Trop c’est trop » s’agace Didier Cousiney, qui invite les représentants de la grande distribution à « passer une année entière dans les vignes, à supporter les aléas climatiques, les normes, les charges, les dettes, la solitude, l'épuisement... Et ensuite qu'ils osent encore nous dire en face que 2 € suffisent. » Se remémorant s’être « mobilisé pour provoquer une rencontre inédite entre les différents maillons de la filière viticole : grandes enseignes, négociants, dirigeants professionnels » en avril puis en décembre 2024. « L'espoir, peut-être naïf, était de sortir d'un engrenage destructeur en trouvant un marqueur de prix juste, éthique, permettant à chacun de vivre de son travail. Mais que reste-t-il aujourd'hui de cette tentative. Rien, ou presque » rapporte amèrement Didier Cousiney.

L’impatience monte alors que la révision de la loi Egalim traîne pour intégrer les coûts de production dans les contrats de l’amont (malgré une promesse de vote pour cet été), que la création d’Organisation de Producteurs (OP) n’avance pas (suscitant les débats), qu’il faut encore mettre en œuvre les prix d’orientation pour les vins bio et HVE (article 210 bis de la Politique Agricole Commune) ou la recommandation de prix pour les vins AOP et IGP (article 172 ter de la PAC). « Dans le même temps, certains négociants, sans aucun scrupule, réduisent ou annulent des contrats d'achats par simple déclaration verbale, sans la moindre considération pour les femmes et les hommes qui travaillent la vigne » alerte Didier Cousiney, pour qui « c'est inacceptable. Où est passé la parole donnée ? Où est passée la responsabilité ? Où est l'éthique professionnelle ? Et il ne se trouve personne ni ici, ou au sommet de l'état d'avoir les couilles pour dénoncer cette injustice flagrante, ce système a bout de souffle. »

Nous ne nous tairons pas

Et le maire du Pian-sur-Garonne l’assure : « nous, nous ne nous tairons pas. Nous sommes des viticulteurs, des paysans, pas des variables d'ajustement. Et si les décideurs n'ont pas les tripes de dire la vérité, nous le hurlerons à leur place » car il estime qu’« à ce rythme-là, il n'y aura bientôt plus rien à vendre, plus personne pour produire, plus aucune dignité dans le vin. Nous exigeons des réponses, des engagements fermes, des actes concrets. Plus de promesses creuses, plus de paroles lisses. Nous n'avons plus rien a perdre, parce que nous avons déjà tout perdu. »

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Tous les commentaires (2)
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augustin Le 17 juin 2025 à 04:07:24
Jean Renaud et le collectif viti 33 ont publié un pamphlet remarquable en 2007 soit il y a 18 ans intitulé "restera t il des vignerons a bordeaux ? " Distribué sous le manteau , il avait été discrédite par toutes les instances du civb alors meme que beaucoup d entre nous sur le terrain le trouvait très pertinent .Espérons que le collectif viti 33 sera cette fois écoute par l interprofession car il dit souvent tout haut ce que beaucoup de viticulteurs pensent tout bas . Et depuis 18 ans ce qui fait tout de même un sacré bail. Certes c est avoir tort que d avoir raison trop tôt mais 2025 fait désormais figure d année charnière pour la filere bordelaise. Et le titre de l ouvrage précité, paru en 2007 , ne sonne plus désormais comme une simple provocation alarmuste mais comme une très rationnelle prédiction. A relire !
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Rousset Le 16 juin 2025 à 23:14:08
M Cousiney a entièrement raison, nos dirigeants ont de œillères, leurs regards limités à leurs propres chaussures, ne permet pas de regarder plus loin, autrement évidement ils tomberaient de leurs sièges doraient !!! Un jour, j'espère que certaines personnes seront poursuivies pour non assistance !!! La vie d'aujourd'hui va trop vite, pour une viticulture embourbé dans des prises de décisions trop longues, à l'imagine de notre ODG qui pense aujourd'hui qu'il est plus important de créer encore un segment de vin"claret" plutôt que de trouver des solutions pour sauver ce qu'il reste à sauver. Alors oui bravo à ces personnes qui dénoncent le système. Bâtons nous pour faire subsister un savoir faire historique, faisons évoluer les mentalités, autrement on parlera de nous qu'au passé.
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