Annie Genevard : Il y a plusieurs défis. Le premier qui vient assez spontanément à l’esprit est celui climatique, qui modifie non seulement les périodes de vendanges et les arômes, qui bouscule parfois certains territoires qui manquent d’eau. Si la vigne n’est pas très consommatrice d’eau, elle en a besoin. J’ai vu notamment en Occitanie des vignobles souffrir énormément. Le deuxième défi à relever est celui des goûts du consommateur, celui qui dicte sa loi. Ses goûts ont évolué, vers des vins plus légers, plus frais, plus festifs. Ça bouscule un certain nombre de façons de faire pour les viticulteurs et grandes maisons qui doivent s’adapter. Le troisième défi est celui de la concurrence internationale, de plus en plus rude, avec des menaces qui pèsent sur les possibles barrières douanières qu’imposeraient certains pays, notamment les États-Unis et la Chine. Mais je vois aussi que le dynamisme de la viticulture étrangère est porteuse dans ce salon. Qu’il y ait tout l’univers viticole est porteur pour tout le monde. Je vois à quel point Wine Paris est un salon de business, il y a du monde absolument partout. Et une progression en fréquentation et en volume d’affaires. Ce salon qui est devenu le premier salon d’affaires du vin au monde est un atout formidable.
Sur Egalim, il y a deux textes de loi qui vont arriver avant l’été. Un premier qui va permettre de prolonger le SRP+10, c’est-à-dire le seuil de vente à perte +10 %, qu’il nous faut absolument prolonger avant le 15 avril. C’est un texte d’urgence qui sera porté par les parlementaires. Et un deuxième texte législatif, qui sera un projet de loi, que l’on travaillera en profondeur avec les filières. Notamment la filière viticole.
C’est vous qui commettez une erreur, ce n’est pas le ministère qui a dit ça.
Cela demande un tout petit développement. Les produits phytopharmaceutiques sont sous le coup d’une double réglementation. Européenne pour les substances. Nationale pour les produits. Ce qui est interdit au niveau européen, est interdit au niveau français. Ce qui nous pose problème, c’est quand on interdit au niveau français ce qui est autorisé au niveau européen. Il y a une première avancée avec un texte porté par les sénateurs qui vise à réintroduire possiblement à certaines conditions une substance qui est autorisée en France et autorisée en Europe. De façon générale, je plaide pour que l’on soit extrêmement vigilants sur les décisions qui sont prises pour les filières en état d’urgence. L’ANSES est indépendante et ne raisonne pas en termes économiques, mais en termes de santé publique et de nocivité des substances. Il est clair que nous devons nous attacher à traiter prioritairement les filières qui sont en impasse de traitements. Ce point à toute mon attention.