l’occasion de la présidence française du Conseil Européen (débutant pour six mois ce premier janvier 2022), « nous aurons à porter beaucoup de sujets sur l’union de la santé publique, sur la manipulation de l’information, sur l‘agriculture et les interdictions de pesticides » indique le président de la République, Emmanuel Macron, lors d’une conférence de presse ce 9 décembre, cité par Agra Presse. Tenant ce 10 décembre une conférence de presse, le ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie, précise « sur la question des produits phytosanitaires, la position française, je le dis et le redis : ça n’est aucune interdiction sans alternative. Tous les sujets de réduction des produits phytos doivent être portés au niveau européen. Je le dis et le redis pour que ce soit clair pour tout le monde. »
Tenant à cadrer le débat, le ministre ajoute que « quand le président de la République évoque cette interdiction des pesticides, il a en tête la directive SUD » (pour "Sustainable Use of Pesticides", soit un usage soutenable des phytos). Un véhicule communautaire d’harmonisation des autorisations de traitements phyto au sein de l’Union Européenne que Julien Denormandie pilotera lors de la présidence française du conseil européen. « L’objectif pour la France de cette directive est d’harmoniser les utilisations de pesticides au niveau des états membres. C’est fondamentalement dans l’intérêt de la France d’être active sur ce sujet. Parce que la France est probablement l’un des bons élèves de l’Europe » souligne Julien Denormandie.
Devant réduire les distorsions de concurrence entre pays membres de l’Union Européenne, cette directive SUD pourrait permettre d’instaurer des Limites Maximales de Résidu (LMR) sur les produits importés en Europe pour des matières actives interdites pour les 27, mais encore utilisées hors UE. Est également sur la table la question des clauses miroirs pour les accords commerciaux avec des pays tiers, pour réduire les concurrences déloyales en modèles agricoles différents.
« Aujourd’hui, il y a beaucoup de sujets » sur les phytos reconnaît le ministre de l’Agriculture, notant ne pas changer « d’un iota : pas d’interdiction sans alternative ».