ace à la situation commerciale tendue en AOC Bordeaux, avec des cours du vrac tendant plus vers les 800 euros que les 1 000 pour le tonneau de rouge 2024, l’assemblée générale de ce vendredi 7 février de l’Organisme de Défense et de Gestion (ODG) ne pouvait que se pencher de nouveau sur l’impérieuse nécessité de garantie un revenu décent aux vignerons. Faisant le point d’avancement sur les leviers envisageables, soit une évolution de la loi Egalim et la création d’Organisation de Producteurs (OP), la discussion fut aussi animée que consistante rapporte Stéphane Gabard, le président des Bordeaux. « Ce sont les leviers que l’on veut actionner » pointe le vigneron de Galgon, qui note les multiples questions que cela suscite : « avec quels indicateurs de prix et de coûts de production, comment les calcule-t-on, qui les calcule… Il y a des réponses que l’on peut apporter, d’autres non. »
Avec les rencontres de ministres et parlementaires qui s’annoncent ces prochains jours, entre le rendez-vous commercial Wine Paris (10-12 février) et le salon de l’Agriculture (22 février-2 mars), des avancées, pour ne pas dire annonces, sont fermement attendues maintenant que les élections pour les Chambres d’Agricultures sont passées et que l’attentisme en découlant peut se dissiper. Dans tous les cas, « on va rappeler qu’il est urgent que nos gouvernants se positionnent sur le prix rémunérateur du vin. L’attente est forte pour les AOP régionales et volumiques » prévient Stéphane Gabard, pour qui « il faut mettre à l’agenda parlementaire Egalim pour construire un prix décent sur les coûts de production. Avec une évolution du contrat amont pour le sécuriser tout en réfléchissant à l’évolution du contrat aval pour ne pas écraser le négoce entre les injonctions de prix de la distribution et les contraintes du prix construit à l’amont. Tous les maillons doivent être garantis. C’est pour ça que l’on travaille sur Egalim dans l’interprofession »
SMIC et OP viticoles
Si la révision d’Egalim doit amener des améliorations, il n’y aura pas de miracle : « comme tout outil, il va avoir des qualités, et sans doute des défauts » prévient Stéphane Gabard, qui espère une augmentation des prix assurant prospérité et notoriété, mais pas un nivellement transformant le prix plancher en prix plafond : « quand le SMIC a été créée, certains détracteurs disaient qu’il allait niveler les salaires, mais il a permis de créer un minimum et une échelle de valorisation. L’un n’empêche pas l’autre ». Concernant l’OP, un décret est nécessaire pour mettre en place le dispositif qui n’a pas été mis en place dans le vignoble contrairement à d’autres filières en 2013, mais « une partie de la profession s’y oppose. À nous d’écrire ce décret pour s’écarter de cette partie de primes et de subventions européennes qui polarise les vignerons et coopérateurs. Il faut s’en écarter pour arriver politiquement sur ce sujet » espère Stéphane Gabard.
OP et Egalim ne feront pas se vendre les tonneaux à plus de 1 400 € ajoute le président des Bordeaux, qui poursuit les travaux d’évolution de l’offre girondine en relancer la commercialisation. De la mise en place du claret à l’évolution des autres profils produits, les prochaines AG de l’ODG s’annoncent riches en débats pour Bordeaux.