iche comité national des appellations d’origine relatives aux vins de l’Institut National de l’Origine et de la Qualité (INAO) ces 11 et 12 juin. Parmi les 75 dossiers étudiés, son président, Christian Paly, relève une « stratégie d’adaptation aux attentes des marchés et des consommateurs. Plus particulièrement une stratégie de segmentation » avec de nouvelles Dénominations Géographiques Complémentaires (DGC) : l’AOC Languedoc Cabrières et de l’AOC Minervois Cazelles. Ainsi que le vote à l’unanimité d’une nouvelle appellation héraultaise : Montpeyroux (jusque-là DGC de l’AOC Languedoc). Sous réserve des prochaines Procédures Nationales d’Opposition (PNO, ouvertes pendant 2 mois), ces nouvelles appellations « consacrent un vrai travail de hiérarchisation des opérateurs et des Organismes de Défense et de Gestion (ODG) » pointe Christian Paly. Pour le vigneron de Tavel (Gard), « on assume totalement cette stratégie reconnaissance de plus grandes spécificités de zones plus petites pour répondre à la curiosité et aux attentes des marchés. »
Claret édulcoré
Autre dossier souhaitant répondre aux nouvelles tendances de consommation et validé par le comité vins AOP de l’INAO : celui de Bordeaux claret, dans l’évolution de cahier des charges de l’appellation Bordeaux, qui mentionnait sans la définir cette mention historique (prononcé "clarette"). Avec la mise en place d’un cahier des charges dédié à ce profil dès le millésime 2025, « les professionnels bordelais veulent en faire un vecteur de communication et de commercialisation avec des vins plus fruités et moins tanniques » rapporte Christian Paly. Se positionnant en chaînon manquant entre le vin rouge et le clairet (AOC Bordeaux tirant plus sur le rosé sans l’être pour autant), le claret veut se positionner sur les vins rouges frais, conservés au frigo, avec de la sucrosité. Si l’ODG Bordeaux souhaitait intégrer une autorisation d’édulcoration inédite, ce point a été écarté par l’INAO. « À ce stade, la réglementation interdit édulcoration en AOC. Au sein de l’INAO, un groupe de travail dédié n’a pas tranché sur la possibilité de faire évoluer la réglementation. Un rapport d’étape a été rendu ce 12 juin, il n’est pas conclusif » indique Christian Paly. Comportant également des points de simplification, le cahier des charges de l’AOC Bordeaux va donc passer en PNO sans ce volet sur l’édulcoration. « Aujourd’hui, nous avons retiré du cahier des charges la possibilité d’édulcoration du claret et serons à 7 g/l de sucres résiduels » indique Stéphane Gabard, le président de l’ODG Bordeaux, précisant que son assemblée générale, réunie ce 6 juin « valide en avance » une possible évolution de la réglementation AOC en votant le principe d’autoriser l’édulcoration du claret dès que cela sera permis.
Autre dossier bordelais évoqué par le comité national, l’approbation définitive du cahier des charges créant l’appellation Médoc blanc, qui a été voté en février et qui vient d’achever sa PNO (avec une réponse à une opposition technique indique l’INAO).