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Ronger son refrain

Par Alexandre Abellan Le 13 juin 2025
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Ronger son refrain
"

Et ça continue, encore et encore,

C'est que le début, d'accord, d'accord" chante Francis Cabrel.

Comme un air de vieille rengaine, voici le retour officiel des demandes d’arrachage primé et de distillation face aux difficultés pesant sur toujours plus d’opérateurs dans le vignoble français. Évoqué dans le Midi et ailleurs, le besoin de régulation du potentiel de production et de réduction des stocks invendus est ouvertement porté à Bordeaux, où pèse l’amer constat que les précédentes campagnes n’ont pas porté leurs fruits et qu’il n’y a pas d’autres solutions que de remettre en branle les pelles et les chaudières.

Comme un air de journée sans fin… ou plutôt sans vin : car c’est bien un phénomène de déconsommation accéléré et multifactoriel sur lequel se fracasse le vignoble. Où l’impression de chute en roue libre tourne au refrain moteur. Mais l’urgence se fait sentir : il n’y a pas le temps de niaiser en bluettes, les tensions de trésoreries imposent de pousser directement la chanson de gestes. Si des actions sont attendues rapidement, notamment pour concrétiser réglementairement le retour européen de l’arrachage et de la distillation (via le paquet vin attendu pour la fin d’année), mais aussi les doter de financements adéquats (la Commission européenne ne prévoyant pas de financements autre que via les fonds nationaux). Pour se doter d’une boîte à outils fonctionnelle et opérationnelle, il va falloir que la filière soit entendue par les ministres et parlementaires qui pourraient se lasser de la complainte des crises frappant la viticulture depuis des années.

"On n'oublie rien de rien

On n'oublie rien du tout

On n'oublie rien de rien

On s'habitue c'est tout" fredonne Jacques Brel.

Et pourtant, la filière vin a besoin de soutien pour qu’un plan d’action soit rapidement mis en place avec des remèdes de court terme et une stratégie de moyen terme alors que les procédures judiciaires tombent de plus en plus (sauvegardes, redressements et liquidations). Si les volumes excédentaires, dans les vignobles et les chais, nécessitent une nouvelle forme de plan social, il est primordial pour tous les opérateurs de la filière de s’appuyer sur un tunnel de prix construisant de la valeur et ne la détruisant plus. Il est temps de fixer un cap stratégique, nationalement et localement, pour avancer, ou non, sur la révision de la loi Egalim intégrant les coûts de production dans les contrats avec l’amont (un temps promis pour l’été), la création d’Organisations de Producteurs (OP) pour structurer l’offre de vin en vrac (ce qui suscite les débats), les prix d’orientation pour les vins bio et HVE de l’article 210 ou la recommandation de prix pour les vins AOP et IGP de l’article 172 ter… Mieux vaut ne plus tarder, plus la résolution de la crise tirera en langueur et plus sa résolution tirera en longueur.

"Dis ! Au moins le sais-tu ?

Que tout le temps qui passe

Ne se rattrape guère...

Que tout le temps perdu

Ne se rattrape plus !" entonne Barbara.

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Tous les commentaires (2)
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augustin Le 20 juin 2025 à 06:48:28
La filere est tellement en detresse que même une opération de routine comme l habillage d un lot en tire bouche devient le parcours du combattant .Le capsulier n' a plus d étain, l imprimeur n à pas d encre et le cartonner manque de pâte à papier . Le turn over chez les commerciaux est étourdissant, les tel ont changé comme les boîtes mails. Les équipes de production sont elles mêmes en temps partiel et paradoxalement les délais deviennent très longs avec des devis dont les montants augmentent. C est désormais toute une filière qui souffre , du pépiniériste au fournisseur de palette bois Europe nimp 15. Les daf règnent en maître avec stock à 0 et diktat du Just in time .Pas terrible lorsque pour une fois un client en grand export est demandeur d une livraison rapide . Et bien entendu tout ce petit monde exige dorénavant d être payé avant la livraison alors meme que le client final quant à lui ne l entend pas de cette oreille. Auparavant il y avait un banquier pour couvrir ce décalage de trésorerie, aujourd hui ce seront plutot les associés qui devront donc faire l apport en compte courant. La situation actuelle ne pourra pas se prolonger pendant des lustres et les prochains chiffres de défaillance second trimestre 2025 tels que publiés par altares d'un et bradstreet mériteront d être regardes avec attention.De ce point de vue , l enthousiasme de certains pour "bordeaux fête le vin "édition 2025 paraît légèrement hors sol , voire lunaire . Nous continuons à faire c est vrai , mais desormais en vain.
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bill et boule Le 13 juin 2025 à 23:13:12
Pour le bordelais et hors grands crus classes, la messe est dite sur ce mois de juin 2025 . C est du à la fois à des pouvoirs publics qui se sont fait balader par le civb ... et par une interprofession trop encline à maintenir le statu quo favorable aux viticulteurs les plus puissants . On a amusé la galerie avec une campagne d arrachage hors sujet et une parodie de publicité inadequate sans chercher a rendre plus équitable le calcul de la cvo toujours indexée sur le volume et non la valeur . Le système est désormais largement endetté et le plan de reconquête du grand export toujours dans les limbes . Qui pourrait s étonner que même les banquiers les mieux implantés localement se refusent désormais à financer ce troupeau de lemmings sur le point de sauter de la falaise ? Parions désormais sur le Canada, les pourtours de la mer baltique , l Afrique sub saharienne et le continent indien , sans oublier l Amérique latine. La priorité est la conquête de nouveaux marchés et non la reconquête des ex , toujours très aléatoire, à la ville comme à à scène :*) Le plan de marche reste à construire mais une chose est sûre : il est indispensable désormais sinon c est une filière toute entière qui est zmenee à disparaître, comme on l à déplore pour la sidérurgie puis plus récemment le nucléaire
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