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"L’arrachage de vignes sans soutien financier de la Commission européenne, ce n’est pas sérieux"
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Mise au point
"L’arrachage de vignes sans soutien financier de la Commission européenne, ce n’est pas sérieux"

"Le match de l’arrachage temporaire est loin d’être terminé" pour le vignoble français prévient Jérôme Despey, qui se mobilise aussi sur l’absence de financement européen des dispositifs d’arrachage proposés par la Commission.
Par Alexandre Abellan Le 29 mars 2025
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En matière de gestion du potentiel de production, « pour arriver à des choses correctes, il faut que l’aspect financier soit abordé par l’Union Européenne » plaide Jérôme Despey. - crédit photo : Alexandre Abellan (archives 2024)
L

a Commission européenne annonçant dans son paquet réglementaire sur le vin que « les États-Membres seront habilités à prendre des mesures, telles que l'arrachage (élimination des vignes indésirables ou excédentaires) », Jérôme Despey, le président du conseil spécialisé vin de FranceAgriMer, veut être optimiste : il y a une ouverture, car « il n’y a plus de précision sur un arrachage définitif ou temporaire ». Si la France porte une demande de restructuration différée depuis 2020, la Commission précise à Vitisphere que sa proposition d'aide à l'arrachage concerne l’arrachage définitif et non temporaire, mais que ce dernier besoin porté par l’Hexagone reçoit une réponse avec la possibilité de financer l’arrachage définitif par les États Membres et l’évolution des autorisations de replantation entre suppression des sanctions administratives en cas de non-utilisation et augmentation de leur durée de vie à 13 ans (la possibilité de demander la conversion des autorisations passant de 2 à 5 ans avec une validités des autorisations de replantation passant de 3 à 8 années).

« Pour moi, le match de l’arrachage temporaire est loin d’être terminé » réplique Jérôme Despey, qui sait se montrer têtu (voir encadré) et qui voit l’occasion de faire évoluer les positions sur la restructuration différée dans le débat législatif à venir sur le paquet vin (entre Parlement européen et Conseil). Notant que le principe d’arrachage temporaire était bloqué faute de prolongation de validité des autorisations de replantation, le premier vice-président de la FNSEA estime que cette extension jusqu’à 13 ans sans sanction est « une ouverture permettant d’enclencher un dispositif aidé d’arrachage avec restructuration dans le temps ». En résumé, le vignoble français est toujours favorable à l’arrachage temporaire… qu’il réclame depuis 2020.

Crédits de gestion de crise

Le financement des mesures de gestion étant le nerf de la guerre, Jérôme Despey imagine l’enveloppe d’une prime à l’arrachage temporaire abondée par les fonds européens pour la restructuration de l’Organisation Commune du Marché vitivinicole (OCM vin). Contrairement à l’arrachage définitif, qui doit pour lui être financé par les États-Membres et l’Union Européenne : « il faut des crédits de gestion de crise au niveau européen » pour le président du conseil spécialisé vin de FranceAgriMer. Ce qui n’est pas la piste proposée par la Commission dans son paquet. « L’arrachage financé par l’Union Européenne n’a pas été recommandé parce que l’arrachage est très coûteux, irréversible et nécessite, à ce titre, la prudence et une responsabilité élevée » explique à Vitisphere le commissaire européen à l’Agriculture, Christophe Hansen, pointant que « les États-Membres ont préféré allouer des fonds de l’Union Européenne à des mesures plus constructives, telles que les investissements et la promotion ».

« Que l’OCM vin soit tournée vers les marchés et la structuration de la filière, j’ai la même position et n’en dévie » réagit Jérôme Despey, pour qui « on nous dit : "débrouillez-vous dans chaque État-Membre pour financer l’arrachage". Penser que l’Union Européenne peut porter le paquet vin sans budget, c’est préparer beaucoup de déceptions. Je ne trouve pas ça raisonnable et approprié. Renvoyer la gestion de l’arrachage de vignes aux États-Membres sans avoir aucun soutien financier de la Commission européenne, ce n’est pas sérieux dans le contexte que nous connaissons de crise viticole (climat, déconsommation… et les cours ne se raffermissant pas comme ils devraient) et de menaces de taxations et de sanctions (dans des conflits commerciaux dont l’Europe est responsable). Pour arriver à des choses correctes, il faut que l’aspect financier soit abordé par l’Union Européenne. »

Le combat continue pour le reliquat des 40 millions €

Ne se décourageant pas face aux portes fermées, Jérôme Despey continue également de réclamer le solde de 40 millions € de la mesure d’arrachage définitif (entre les 150 millions € annoncés en janvier 2024 par le ministre de l’Agriculture d'alors, Marc Fesneau, et les 110 millions € consommés à la clôture du guichet de candidature en novembre 2024). L’actuelle ministre, Annie Genevard semble aussi catégorique que mathématique. Comme elle l’indiquait à Vitisphere : « cette mesure d’arrachage a été notifiée à Bruxelles à hauteur de 120 millions €. Ce sont finalement 110 millions € qui ont été engagés au titre du dispositif, qui a été conçu comme une mesure structurelle de la crise du potentiel productif. Je veux rappeler qu’entre 110 et 120 millions, ça fait 10 millions que je consacre à l’aide aux jeunes viticulteurs (9 millions €) et aux pépiniéristes (1 million €). On aboutit aux 120 millions € notifiés à Bruxelles. »

« Je ne peux pas accepter que la porte soit refermée sur les 30 millions € » maintient Jérôme Despey, pour qui « vu la situation de crise viticole, il faudrait plus de 30 millions pour la filière. Je ne lâcherai rien sur ses fonds obtenus après des mobilisations syndicales [NDLA : 6 000 viticulteurs à Narbonne fin 2023 et les manifestations agricoles du début 2024], même si je reconnais que l’Etat a soutenu la filière ces dernières années et qu’il y a un contexte financier difficile ».

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