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5 matières actives sont sur la sellette. Et dans le cadre du Parsada (*), les experts de la task force viticulture ont identifié quatre usages critiques pour lesquels ces futurs retraits conduiraient à des impasses : la lutte contre le black-rot, le mildiou, la flavescence dorée et le désherbage. Le Parsada est entré dans une première phase opérationnelle en 2024 avec la mise en place de 5 grands projets dédiés à la lutte contre le mildiou et le black-rot : « Savoir » ; « Leviers » ; « Get-Up » ; « Asap » et « Parici ». Le premier vise à étudier l’intérêt des mesures prophylactiques pour réduire l’inoculum primaire ; le deuxième à poursuivre les travaux sur les cépages résistants et les biosolutions ; le troisième à étudier le microbiote de la plante et du sol pour identifier des micro-organismes protecteurs ; le quatrième à ralentir les adaptations des bioagresseurs aux méthodes de lutte actuelles et le dernier à proposer des stratégies bio avec zéro cuivre.
Désormais le Parsada entre dans une deuxième phase dédiée à la lutte contre la flavescence dorée et les ravageurs émergents. « L’objectif premier était de trouver des alternatives aux insecticides de la famille des pyréthrinoïdes pour lutter contre la cicadelle de la flavescence dorée. Mais on a étendu le plan aux ravageurs émergents », a expliqué Anne-Sophie Chalzamartin, de l’IFV pôle Rhône-Méditerranée, coanimatrice de la cellule Parsada, le 1er avril à Colmar lors du colloque organisé par le Vinopôle Alsace et qui avait pour thème « Retrait de substances actives en viticulture, quels impacts et quelles alternatives ? ». Plusieurs projets de recherches vont donc être déposé cette année pour démarrer en 2026. Les actions prévues portent sur l’amélioration des connaissances de la biologie de ces ravageurs et sur leur identification ; les méthodes de lutte alternatives, le développement d’outils numériques pour améliorer l’épidémiosurveillance et la co-conception globale de stratégie de gestion.
Concernant les ravageurs émergents, la filière a demandé que la priorité soit mise sur Jacobiasca lybica, une espèce très invasive qui provoque d’énormes dégâts directs dans les vignes corses et qui a été également détectée en 2024 dans les Pyrénées-Orientales et dans le Var . « Dès 5 individus par feuilles, il y a 100 % de destruction du feuillage alors que l’an passé on en a détecté jusqu’à 15 par feuilles », a rapporté Anne-Sophie Chalzamartin. « Il provoque d’énormes pertes de récolte et des problèmes de mise en réserve avec potentiellement un impact sur la survie des ceps à moyen terme », a ajouté son collègue Nicolas Constant.
En 2024, un groupe de travail piloté par la DGAL a donc été mis en place comprenant le Sral Corse, l’IFV, la chambre d’agriculture de Corse, le CRVI et la cave d’Aléria. La première action de ce groupe de travail est d’identifier les insecticides aujourd’hui disponibles, ce qui a conduit à une dérogation de 120 jours pour l’utilisation de l’Exirel à base de cyatraniliprole en 2024. Et pour 2025, le groupe va porter une nouvelle demande de dérogation pour l’Exirel mais aussi pour le Neemazal à base d’azadirachtine. La deuxième action porte sur le suivi des dégâts et l’évaluation de l’efficacité de différents produits, notamment de l’Exirel. « Le problème est qu’il est impossible de distinguer à l’œil nu la cicadelle verte Empoasca vitis de la cicadelle Jacobiasca lybica. Cela pose un gros problème d’expertise », a souligné Nicolas Constant ajoutant que seul un examen en laboratoire permet de distinguer les deux. Dans le cadre du Parsada, l’objectif des travaux va donc être de connaître le cycle biologique, de développer un kit d’identification au vignoble, un outil d’identification moléculaire, et d’identifier et d’évaluer l’efficacité de prédateurs ou de parasitoides. L’objectif va également être d’étudier l’impact des attaques sur la pérennité des ceps, d’évaluer des solutions de biocontrôle et divers insecticides. D’autres perspectives portent sur l’étude de la sensibilité des cépages, sur le développement de capteurs pour détecter les dégâts…
Dans le cadre du Parsada, d’autres projets concerneront la lutte contre cryptoblabes ; contre l’aleurode épineux du citronnier, contre le scarabée japonais et Xylella fastidiosa.
Une troisième phase du Parsada sera consacrée au désherbage de la vigne.
* Plan d’action stratégique pour l’anticipation du potentiel retrait européen des substances actives et le développement de techniques alternatives pour la protection des cultures
