fin de ne pas laisser les agriculteurs démunis face à la potentielle interdiction d’un certain nombre de substances actives qui composent les produits phytopharmaceutiques, Elisabeth Borne, Première ministre, et Marc Fesneau, ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire ont dévoilé au printemps 2023 un plan d’action destiné à identifier de nouveaux leviers pour protéger les récoltes (aussi appelé plan « Parsada »).
Une première étape opérationnelle a été franchie ce 18 décembre avec le lancement d’un appel à manifestation d’intérêt (AMI). 146 millions d’euros sont consacrés à des projets de 3 à 5 ans répondant aux problématiques identifiées dans les 14 plans d’action de filière et se traduisant par « une réduction de la dépendance aux produits phytopharmaceutiques de synthèses » et « la production de solutions opérationnelles, techniquement et économiquement acceptables ».
En vigne, les projets doivent porter sur le mildiou ou le black-rot. « Actuellement la gestion du mildiou nécessite en moyenne 8 applications de produits par an et représente donc une part importante de la dépendance de la filière aux produits phytosanitaires » explique le gouvernement, qui s’inquiète aussi de la recrudescence du black-rot dans la plupart des bassins de production suite au retrait de certaines molécules utilisées sur mildiou ou oïdium.
Le plan prévoit notamment d’encourager l’étude du cycle sexué des bioagresseurs, de faciliter le monitoring des résistances, et d’aider à la constitution de demande d’AMM pour les produits de biocontrôle. Il doit aussi permettre de travailler sur la réduction du cuivre ou la création de nouveaux cépages résistants.
Différentes structures (consortium d’acteurs publics et privés, instituts techniques, entreprises, organismes de recherche…) peuvent postuler pour des financements plafonnés selon les cas à 4 millions (conventionnement par la DGAL) ou 7,5 millions d’euros (conventionnement par FranceAgriMer). Les lettres d’intention peuvent être déposées jusqu’au 31 janvier 2024 pour intégrer la première relève. Elles seront étudiées au fil de l’eau par un comité scientifique co-présidé par l’INRAE et l’ACTA.
Après le mildiou et le black-rot, le gouvernement se penchera sur la flavescence dorée et le désherbage.