es baisses de consommation et de production de vins et de spiritueux français n’ont pas empêché certains bouchonniers de performer en 2024. C’est le cas de Vinventions qui annonce avoir réussi à avoir comme l'année précédente à écouler 750 millions d'unités, en augmentant ses ventes de bouchons synthétiques Nomarcoc de 3% et celles de ses bouchons micro-agglomérés Sübr de 70%, contrebalançant les 5% de pertes sur les capsules Vintop.
Le groupe explique avoir fidélisé ses clients existants grâce à la qualité de ses produits et à sa réactivité. « Nous tenons un délai constant de 5 jours entre le passage de la commande et l’expédition contre parfois 12 semaines dans le monde de la capsule à vis », assure Romain Thomas, chef de produit et responsable du développement durable. En 2024, Vinventions a également fait le choix de ne pas faire passer de hausse de prix. Chacun de ses clients ayant vendu en moyenne 5% de vin, le bouchonnier a également dû se montrer conquérant pour stabiliser ses expéditions. « Nous avons gagné des parts de marché chez les vignerons en quête de durabilité avec plusieurs produits comme le Green Line à empreinte carbone neutre, et sommes allés chercher du volume additionnel avec des innovations permettant à nos clients de raconter une histoire, telles que Nomacorc Ocean, et surtout Nomacorc Pops Ocean pour les effervescents, un segment sur lequel nous n’étions pas présents avant cette année et qui nous a permis d’écouler 5 millions d’unités, principalement dans les vignobles de la Loire, de l’Alsace, et de la Bourgogne », détaille Romain Thomas, qui vise sur ce même segment 20 millions en 2025 en allant notamment saisir des opportunités du côté des crémants de Bordeaux.
Sur le marché français, Vinventions déclare grignoter des parts de marché principalement aux bouchons micro-agglomérés et colmatés. « L’année a été particulièrement favorable aux bouchons synthétiques. Nous avons vendu 20 millions de bouchons Nomacorc en plus alors qu'en suivant la conjoncture nous aurions dû en vendre 20 millions de moins », commente le chef de produit. Le groupe belge prend également des clients aux bouchons naturels une pièce, grâce à Sübr, « mais pas aux capsules à vis, une catégorie très peu poreuse avec celle des bouchons cylindriques ».
En 2025, Vinventions se donne l’objectif de faire au moins aussi bien que l’année passée, et donc de continuer à prendre des parts de marché à ses concurrents. « Nous devons aller leur prendre 15 à 20 millions de bouchons pour faire le même volume. Nous comptons beaucoup sur Pops et nous misons aussi sur une croissance sur le segment de l’entrée de gamme en proposant le meilleur rapport qualité/prix, malgré une augmentation de nos tarifs d’un peu moins d’1% sur l’ensemble de notre portefeuille pour nous adapter à l’inflation. Nous pouvons faire basculer des caves qui utilisent du micro-aggloméré à 70€ les 1000 unités en proposant un bouchon synthétique plus performant et 10€ moins cher avec un service irréprochable », assure Romain Thomas. Pour se renouveler sur la capsule, le groupe a lancé Vintop Infinite et va sortir Vintop Express.
Comme Vinventions, Amorim a réussi à conserver ses clients français grâce à l’étendue de sa gamme et à la qualité de son service. « Nous les avons beaucoup écoutés pour leur proposer les solutions les plus adaptées à leurs différents vins et à leurs contraintes budgétaires », relate Franck Autard, directeur général France, qui a décidé de ne pas augmenter ses prix pour se montrer solidaire des vignerons. « Ni en 2024, ni cette année ». Devant la baisse de 30% du volume moyen des commandes en un an, le bouchonnier a également dû revoir l’organisation de son usine. « Nous sommes désormais capables de livrer de 10 à plusieurs centaines de milliers de bouchons en maximum 7 jours. » Cette stratégie a permis à Amorim de « bien passer la première vague » de la crise. « Nous avons gagné 641 clients et particulièrement bien performé avec nos bouchons micro-agglomérés issus de notre nouvelle technologie de traitement au CO2 supercritique n'utilisant plus que 25% de l'énergie et 10% du CO2 qui étaient auparavant nécessaires. Nous avons fait +42% de volume avec Qork et +25% avec Xpür, un bouchon très performant sans microsphères plastiques qui offre un maximum de liège, un minimum de liants, et qui présente le meilleur bilan carbone du marché, un sujet sur lequel les vignerons sont devenus vraiment sensibles », rapporte le directeur.
Amorim a aussi vendu 6% de bouchons en liège naturel de plus qu’en 2023, notamment grâce au lancement de son traitement de surface à la cire d’abeille. Seules les ventes de bouchons à deux rondelles en Champagne ont marqué le coup. Amorim compte rattraper le tir cette année en innovant sur cette gamme et en déployant son nouveau Spark One Xpür. « Aujourd’hui un tiers du marché des effervescents a basculé du liège vers le micro-aggloméré, principalement pour des raisons économiques, et ce nouveau produit démarre très fort », assure Franck Autard.