’agressivité de la communication des bouchonniers sur l’environnement vient encore de monter d’un cran. Le groupe Vinventions n’hésite plus à affirmer à ses clients que Nomacorc Smart Green, Classic Green, Select Green et Reserva produits à partir de dérivés de la canne à sucre sont « les seuls bouchons pour vin » du marché à l’empreinte carbone « nette neutre ».
« C’est une bonne nouvelle que les fabricants de bouchons synthétiques commencent à s'intéresser aux enjeux de l’empreinte carbone » ironise Amorim, avant de rappeler avoir réalisé depuis 2008 plus d'une douzaine d'évaluations du cycle de vie des bouchons de liège. « Le marché est bien conscient que le portefeuille très diversifié de nos bouchons de liège offre à la fois un bilan et une empreinte carbone négatifs ». Amorim préfère mettre en avant une approche environnementale « globale », comprenant la gestion de l’eau, des sols, la biodiversité, et concourant à maintenir des communautés rurales fortes.
« L’utilisation du terme « neutralité » à l’échelle d’une activité n’a pas de sens. L’Ademe l’explique très bien. Bien sûr la production d’un bouchon en plastique émet moins de gaz à effet de serre que celle d’un bouchon en liège micro aggloméré qui nécessite l’enchaînement de plusieurs étapes industrielles. Mais industriellement personne n’est neutre. Nous émettons tous des gaz à effet de serre, l’enjeu est de les réduire » réagit à son tour Caroline Forgues, responsable RSE du groupe Oeneo dont fait partie Diam Bouchage. En attendant un cadre réglementaire plus strict, Diam Bouchage s’attache à communiquer de manière « responsable » en appliquant la méthode PEF définie par l’Europe pour uniformiser et fiabiliser les données environnementales des entreprises. L’entreprise s’est par exemple engagée à diminuer de 15% son empreinte carbone d’ici 2025.
Vinventions préfère se référer au décret français n° 2022-539 relatif à la compensation carbone et aux allégations de neutralité carbone dans la publicité. « Il précise que la communication sur l’empreinte carbone est autorisée si l’annonceur fournit un bilan des émissions de gaz à effet de serre du produit couvrant l'ensemble de son cycle de vie mis à jour tous les ans et réalisé conformément aux exigences de la norme ISO 14067 ou tout autre standard équivalent avec les exigences de cette norme, indique Romain Thomas, product manager pour Nomacorc. Le décret demande aussi à l’annonceur de publier sur son site un rapport de synthèse décrivant l'empreinte carbone du produit ou service dont il est fait la publicité. C’est ce que nous avons fait ».