e salon Atomes Goûtus, qui réunit à Paris la deuxièmè semaine de janvier quelque 50 domaines, a enrichi son offre en mettant à l’honneur le travail des agents commerciaux. Le point avec quatre de ces intermédiaires. « Malgré le dry january, le marché de janvier n’est pas si mal, nous sommes dans nos objectifs » déclare Hélène Savoye, co-créatrice de l’agence VIF qui vend à 80% à la restauration parisienne. Elle rappelle que la météo joue beaucoup, car quand les gens sortent moins au restaurant, les cavistes y gagnent. « Après que les jeux olympiques ont fait fuir les consommateurs parisiens, le coup de projecteur sur Paris s’est révélé positif, avec plus 25% dans l’hôtellerie en septembre suivi de l’effet Notre Dame. Les restaurants ouverts entre Noël et le Jour de l’An ont fait le plein. Mais les consommateurs font attention au prix et la consommation le midi continue de baisser » poursuit-elle.
Pour Marie-Lucie Hecquet « chineuse de vin » depuis 2018, l’année 2024 était en dents de scie et 2025 commence frileusement. Pour les cavistes, le défi de janvier pèse, les clients cherchent des prix inférieurs : « Pour dynamiser, on tourne plus, on fait plus de prospection, il faut augmenter la clientèle car on a toujours le même volume de vin à vendre. Cela s’ajoute aux mailings mensuels où j’annonce ce que je vais faire goûter et la présence des vignerons sur les salons ». Elle évoque l’effervescence post-covid, avec beaucoup d’ouvertures de commerces, « mais le marché évolue sans arrêt, les sommeliers changent et les nouveaux en place veulent affirmer leurs goûts ».
« Aujourd’hui, les commandes sont urgentes, il faut que les vins partent pratiquement d’un jour sur l’autre » explique Romuald Cardon. Il doit s’appuyer sur une plateforme parisienne qui livre les vins déjà en stock. Pour lui, les restaurateurs sont fidèles, les cavistes papillonnent plus. Malgré la concurrence des sites et des grossistes, le contact humain reste primordial : « Nos clients veulent nous trouver au bout du fil dès qu’ils ont besoin d’une information ».
Jean-Baptiste Bachetta explique que travaillant seul au sein de son agence Baketa, il ne cherche pas à être présent partout : « Je cible les bons interlocuteurs ». Ils comprennent qu’il faut commander une semaine d’avance car ce sont des vins spécifiques qu’ils veulent et non juste un service.
Pour ces quatre agents spécialisés dans le bio, la question de commercialiser des no-low ne se pose pas, car leurs vignerons défendent leur terroir, la singularité du millésime et l’intervention minimale. Mais ils savent tous que les boissons sans alcool ou à alcool réduit sont une tendance à long terme et donc une menace pour ce qu’ils défendent. Raison de plus de se démener avec optimisme.