asée à Strasbourg sur le site de la Direction régionale de l'alimentation, de l'agriculture et de la forêt (DRAAF) Grand Est, Isabelle Maurice a pris le premier novembre dernier le poste d’experte nationale filière vigne à la direction générale de l'alimentation (DGAL) du ministère de l'Agriculture. Elle succède à Jacques Grosman, qui a fait valoir ses droits à la retraite après trois mois de tuilage. Ingénieure et titulaire d’une thèse en sciences agronomiques, Isabelle Maurice était depuis 15 ans cheffe du pôle inspections du Service régional de l’alimentation (SRAL) et possède de ce fait une solide expérience de la flavescence dorée, absente en Alsace mais en expansion en Champagne. L’année dernière, elle a aussi eu à faire au scarabée japonais Popillia japonica. « J’ai piloté la mise en place de la zone tampon sur le sud du Haut-Rhin quand une centaine d’individus ont été capturés à Bâle en Suisse », se souvient-elle.
La nouvelle experte vigne de la DGAL peaufine actuellement la dernière version de l’arrêté flavescence dorée dont la publication attendue en juillet pour une entrée en vigueur en 2026 doit entériner le passage d’une stratégie d’éradication à une stratégie d’enrayement dans les vignobles où la maladie est devenue endémique. Isabelle Maurice doit également travailler sur la sensibilisation aux ravageurs émergents, comme le scarabée japonais ou la bactérie Xyllela fastidiosa, dont la sous-espèce responsable de la maladie de Pierce est présente aux Baléares et au Portugal depuis 2023.
L’experte vigne a aussi pour mission le suivi des usages de produits phytosanitaires regroupés dans un catalogue servant de référentiel aux détenteurs et demandeurs d’autorisation de mise sur le marché (AMM), et de l’octroi des dérogations de 120 jours. « L’année dernière il y en a eu deux, le produit Exirel autorisé en Corse pour lutter contre la cicadelle africaine Jacobiasca lybica, qui le sera certainement à nouveau en 2025, et l’Eradicoat Max pour lutter contre l'aleurode épineux Aleurocanthus spiniferus en pépinière, un ravageur au sujet duquel nous devons refaire le point avec le SRAL Occitanie et des experts dans trois semaines ».
Malgré toutes les surveillances réalisées par les SRAL ou déléguées par l’Etat aux FREDON et GDON, Isabelle Maurice compte sur les viticulteurs pour signaler tout symptôme de flavescence ou suspicion de présence de d’insectes. « Plus vite le signalement est fait, plus vite nous pouvons agir pour empêcher le ravageur de s’installer », insiste-t-elle.