menu burger
Lire la vigne en epaper Magazine
Accueil / Viticulture / Un nouveau ravageur met à feu le vignoble français
Un nouveau ravageur met à feu le vignoble français
Lire plus tard
Partage tweeter facebook linkedin

2024 dans le rétroviseur
Un nouveau ravageur met à feu le vignoble français

[Article publié le 27 septembre 2024] Alerte dans le vignoble français. En moins de cinq ans, la cicadelle africaine a colonisé tout le vignoble corse. Depuis ce mois de septembre, elle grille aussi des parcelles dans les Pyrénées-Orientales. L’inquiétude grandit alors que les moyens de lutte manquent.
Par Marion Bazireau Le 30 décembre 2024
article payant Article réservé aux abonnés Je m'abonne
Lire plus tard
Partage tweeter facebook linkedin
Un nouveau ravageur met à feu le vignoble français
Dégâts de la cicadelle africaine sur une parcelle de bianco gentile fin août cette année. - crédit photo : Gilles Salva
G

illes Salva se souvient très bien. « Nous n’avons pas compris ce qui nous tombait sur la tête », rapporte le directeur du pôle végétal du Centre de recherche viticole corse (CRVI). Au début du mois d’août 2020, les feuilles de plusieurs parcelles de la plaine orientale et de la zone de Sartène sont comme carbonisées au lance-flammes. « On connaissait bien les grillures d’Empoasca vitis mais là les dégâts étaient vraiment très impressionnants », insiste Gilles Salva.

Rebelote en 2021, 2022, et 2023. Ajaccio, la Balagne, Patrimonio.., presque plus aucune région n’est épargnée. Gilles Salva rencontre Lionel Delbac, qui coordonne le programme Ovni (observatoire des insectes nuisibles endémiques ou invasifs du vignoble) à l’Inrae de Bordeaux, et lui envoie des individus capturés. Le ravageur est identifié. Il s’agit de l’espèce Jacobiasca lybica, surnommée la cicadelle africaine de la vigne du fait de ses origines dans le Maghreb. Jacobiasca lybica a été signalée pour la première fois en Italie en 1962, avant de tracer son chemin vers l’Espagne, le Portugal, la Grèce, et désormais la France. Empoasca vitis et Jacobiasca lybica sont impossibles à différencier à l’œil nu. Elles font la même taille, ont la même couleur verte, et se déplacent en crabe sur la face inférieure des feuilles.

Jacobiasca lybica détruit tout

« Aujourd’hui il y a encore un peu de cicadelles Empoasca vitis au printemps, mais Jacobiasca lybica devient vite majoritaire », reprend Gilles Salva. Un vrai problème, car quand Empoasca vitis grille 10, 15, voire 20 % maximum des feuilles, en se concentrant sur la partie la plus vieille du feuillage, Jacobiasca lybica détruit tout. La larve et l'adulte s'alimentent sans interruption en ponctionnant toutes les nervures. « Même l’extrémité des rameaux et les entrecoeurs. Dans certaines parcelles, on ne voit plus de vert du tout. La photosynthèse s’arrête, et les parcelles les plus tardives n’arrivent pas à maturité ». Nielluccio, sciaccarello, vermentino, bianco gentile, syrah, grenache… tous les cépages semblent concernés.

Parcelle de bianco gentile le 20 août 2024 (Photo: Gilles Salva)

La même parcelle une semaine plus tard

 

Les viticulteurs sont désarmés. « Ils tentent de repousser la cicadelle africaine avec du limocide, de la kaolinite calcinée, ou à coup d’insecticides, mais même en multipliant les passages les produits classiques ne donnent pas de bons résultats. Seul le Sivanto est efficace, mais il est interdit en France », regrette Gilles Salva. Ils ont obtenu une dérogation de 120 jours pour tester l’Exirel. « Mais à 150 ou 200 euros par hectares, il ne va pas faire de miracles », anticipe Gilles Sava, indiquant que des travaux de recherche ont démarré cette année avec la Draaf et des spécialistes du continent pour mieux connaître le cycle biologique du ravageur et affiner les seuils de déclenchement des traitements.

Arrivée sur le continent

Le temps presse. Jacobiasca lybica commence à coloniser d’autres vignobles du sud de la France. Début septembre, les agents de la Chambre d’agriculture des Pyrénées-Orientales ont découvert une très importante population de cicadelles africaines sur des vignes de la Côte Vermeille, essentiellement sur syrah et mourvèdre. « Dans le secteur concerné, à Paulilles, il y avait une à cinq cicadelles sous chaque feuille », détaille le conseiller Eric Noémie. L’intégralité du feuillage était marquée, de la décoloration au dessèchement complet de la feuille. Les observations au laboratoire ont confirmé que presque 100% des cicadelles capturées étaient bien des Jacobiasca lybica.

La Chambre d’agriculture va cartographier les secteurs où l’insecte est potentiellement déjà présent, de manière à mettre en place un réseau de suivi dès la prochaine campagne. Les viticulteurs ne doivent pas hésiter à lui signaler des symptômes. Il en va de la pérennité du vignoble.

Vous n'êtes pas encore abonné ?

Accédez à l’intégralité des articles Vitisphere - La Vigne et suivez les actualités réglementaires et commerciales.
Profitez dès maintenant de notre offre : le premier mois pour seulement 1 € !

Je m'abonne pour 1€
Partage Twitter facebook linkedin
Soyez le premier à commenter
Le dépôt de commentaire est réservé aux titulaires d'un compte.
Rejoignez notre communauté en créant votre compte.
Vous avez un compte ? Connectez vous

Pas encore de commentaire à cet article.
vitijob.com, emploi vigne et vin
Gironde - CDD Château de La Rivière
Vaucluse - CDI PUISSANCE CAP
La lettre de la Filière
Chaque vendredi, recevez gratuitement l'essentiel de l'actualité de la planète vin.
Inscrivez-vous
Votre email professionnel est utilisé par Vitisphere et les sociétés de son groupe NGPA pour vous adresser ses newsletters et les communications de ses partenaires commerciaux. Vous pouvez vous opposer à cette communication pour nos partenaires en cliquant ici . Consultez notre politique de confidentialité pour en savoir plus sur la gestion de vos données et vos droits. Notre service client est à votre disposition par mail serviceclients@ngpa.fr.
Viticulture
© Vitisphere 2025 -- Tout droit réservé