a France est directement menacée par Popillia japonica, le scarabée japonais, prévient l’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire (l'Anses), saisie par la Direction générale de l’alimentation afin d’en améliorer la surveillance et de préparer au mieux les services de l’État à la mise en place de mesures conservatoires ou de lutte.
Des vignobles sont en effet à proximité des régions du Piémont et de Lombardie en Italie, et du Tessin en Suisse, où le scarabée japonais se propage rapidement depuis 2014 et 2017. « Les pays infestés rencontrent des difficultés pour contenir sa propagation » indique le rapport de l’Anses.
Elle considère la probabilité d’entrée de P. japonica haute du fait de la « dissémination naturelle » et du « comportement auto-stoppeur » de l’insecte au stade adulte. Cette probabilité d’entrée est augmentée par les importations de végétaux destinés à la plantation avec sol adhérent, « en absence de réglementation compte tenu de la diversité des marchandises concernées, des flux élevés en provenance de l’Italie ».
Si le scarabée japonais venait à entrer en France, il s’y établirait sans difficultés. « A l’exception des zones de montagne, les précipitations estivales sont suffisantes, la température est favorable et les plantes hôtes, dont la vigne, disponibles. En outre, une pratique de l’irrigation pourrait augmenter la probabilité d’établissement dans les zones les moins pluvieuses de la région méditerranéenne ».


Si les larves peuvent a priori se nourrir des radicelles de toutes les plantes hôtes, les adultes se nourrissent préférentiellement de feuilles, des fruits et des fleurs. Ils sont actifs de juin à septembre et causent des dommages facilement observables en conférant au feuillage un aspect en dentelle.
Pour l’Anses, le risque est tel qu’il justifie des mesures de gestion. L’agence recommande par exemple l’utilisation de pièges à phéromones le long des frontières avec un pays infesté et à proximité des points d’entrée clés et des réseaux de transport.
En cas de première capture, elle conseille la mise en place d’une zone tampon de 5 km et l’utilisation d’un maillage régulier de pièges dans la zone infestée. Elle prévoit une lutte chimique, biologique, ou culturale, impliquant notamment une réduction de l’irrigation et un labour du sol en automne.