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Plus question de courir après la flavescence dorée dans les zones dites d'enrayement
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Lutte obligatoire
Plus question de courir après la flavescence dorée dans les zones dites d'enrayement

Les vignobles où la flavescence dorée est devenue endémique font l’objet d’une nouvelle stratégie de lutte, dite d’enrayement. Les prospections ne seront plus assurées par l’État ni obligatoires sur l’ensemble de ces régions. Une évolution qui inquiète vignerons et responsables d’organismes de lutte.
Par Ingrid Proust Le 01 juin 2023
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 Plus question de courir après la flavescence dorée dans les zones dites d'enrayement
Les vignobles récemment atteints par la flavescence dorée, comme le Val de Loire, devraient être maintenus en stratégie d'éradication, selon les textes réglementaires. Les prospections dans toutes les vignes y seront donc toujours obligatoires. - crédit photo : ODG Bourgueil
C

’en est fini de la lutte systématique et uniforme contre la flavescence dorée : à la suite d’une évolution de la réglementation européenne, le ministère de l’Agriculture va devoir choisir, selon les vignobles, entre une stratégie d’éradication de la maladie ou une stratégie d’enrayement. Jusqu’ici, l’État avait pour ambition d’éradiquer la maladie sur tout le territoire. Désormais, cette volonté ne devrait concerner que les vignobles récemment atteints par la flavescence dorée, comme l’Alsace, la Champagne, le Val de Loire. Dans ces régions, il est question de prospecter 100 % du vignoble en cinq ans, soit 20 % des surfaces tous les ans.

En Occitanie et en Nouvelle-Aquitaine, en revanche, l’objectif sera l’enrayement. Dans ces vignobles où la maladie est endémique, l’objectif est d’éviter qu’elle se propage aux zones indemnes. Seules les zones tampons, en périphérie des foyers, feront donc l’objet de prospections de vignes obligatoires et supervisées par l’État. Dans les zones infestées, finie la surveillance officielle et imposée, et pas d’objectif chiffré de surveillance… Mais les professionnels sont incités à s’organiser pour les prospections, avec la possibilité d’un financement de l’État, dans le cadre d’un programme sanitaire d’intérêt collectif (PSIC)…

Perte de financements

« Les professionnels n’ont pas bien accueilli l’annonce de cette stratégie d’enrayement, explique Lysiane Grivel, chargée de mission vigne à la Fredon Occitanie. Pour eux, cela signifie la fin de l’accompagnement de l’État et de son financement pour la surveillance des vignobles. Les prospections sont déjà insuffisantes dans certaines zones alors qu’elles sont obligatoires. Les professionnels craignent que la maladie s’étende encore et menace la survie du vignoble. La Draaf a tenté de les rassurer en indiquant que l’accompagnement serait différent, mais qu’il sera maintenu. Les professionnels veulent des garanties. »
« Ce n’est pas parce qu’il n’y aura plus de surveillance officielle dans les zones infestées qu’il ne s’y passera plus rien », assure Jacques Grosman, expert viticulture au ministère de l’Agriculture. Pour lui, il ne s’agit pas d’un désengagement de l’État, comme le pensent pourtant nombre de vignerons, notamment en Occitanie. « Les traitements et arrachages restent obligatoires en zone infestée et l’État garde la mainmise sur les zones tampons ou exemptes de flavescence », assure-t-il.

Entre enrayement et éradication

En Nouvelle-Aquitaine, les responsables professionnels et les élus locaux ont approuvé le choix de l’État d’une politique d’enrayement. « Cela concernera tout le vignoble, sauf le Haut Poitou et Irouléguy, qui sont encore indemnes de flavescence, précise Sophie Bentéjac, directrice du Gdon des Bordeaux. La stratégie d’enrayement a suscité peu de débats. Nous ne visons plus l’éradication de la maladie depuis longtemps, nous savons que ce n’est pas possible. La flavescence est apparue dans la région en 1994. Nous vivons avec elle. Les professionnels ont investi des moyens dans la lutte, ils s’engagent chaque année avec la Draaf sur des actions, de surveillance notamment, pour réduire le nombre de traitements obligatoires. Ils n’ont pas l’intention de se relâcher. »

Si Sophie Bentéjac est relativement confiante dans le maintien de la mobilisation des vignerons pour les prospections, elle craint cependant l’impact d’une mauvaise interprétation de la nouvelle stratégie des pouvoirs publics. « Si le message se réduit à “la lutte n’est pas obligatoire”, le risque de désengagement des exploitants viticoles n’est pas négligeable, notamment, en cette période de crise économique, sur les achats d’insecticides pour les traitements qui restent obligatoires en zones infestées. » Elle pointe également le fait que la question des friches n’a pas encore été abordée dans cette stratégie d’enrayement.

En Provence-Alpes-Côte d’Azur, au vu des interrogations des responsables professionnels et des techniciens, la direction régionale de l’agriculture a proposé aux membres du conseil régional d’orientation de la politique sanitaire animale et végétale (Cropsav) de maintenir une stratégie d’éradication, « pour ne pas sauter dans l’inconnu ». Des questions sont en effet encore en suspens, comme les conditions de circulation des plants de vignes entre zones en enrayement et zones en éradication, et les professionnels attendent la publication des textes sur le PSIC et d’un nouvel arrêté ministériel.

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