ans les allées du salon Millésime Bio, un visitorat majoritairement français n’empêche pas d’échanger quelques mots avec des importateurs étrangers venus chercher la perle rare dans les allées du salon montpelliérain (l'organisateur SudVinBio indiquant qu’environ 20% des visiteurs sont des opérateurs étrangers).
Important 16 millions de bouteilles de vins bios en Allemagne, dont 3 millions d’origine française, Felix Riegel, dirigeant de la société allemande Peter Riegel Weinimport, constate ainsi « une régression générale du marché du vin bio en Allemagne, c’est devenu plus difficile ». Si le prix est un des facteurs majeurs de ce recul, le dirigeant de cette société qui n’importe que des vins bios en Allemagne depuis 40 ans relève également pour les vins français « la forte concurrence des vins étrangers sur ce marché des vins bios », appuie-t-il. « Les vins italiens ont pris des parts de marché », explique-t-il mais souligne néanmoins le maintien de l’intérêt pour les vins rouges français et leurs appellations.
Comme pour le marché du conventionnel, Felix Riegel appuie également l’appétence du consommateur allemand pour des vins sur lequel a pu être ajouté du sucre, « une des forces des vins étrangers qui n’est pas possible avec les appellations françaises », ajoute-t-il.
OB- Félix Riegel indique un marché des vins bios en recul en Allemagne
Moins expérimenté sur le marché, Josh Ceazan est un jeune importateur de vins bios dans le sud de la Californie, installé depuis un peu plus d’un an à Encinitas avec sa société Nice Find & Co. Josh Ceazan est un défenseur de l’approche écoenvironnementale et convaincu que « le grand vin se fait dans les vignes », il cherche donc avant tout des vins de terroir et possédant une identité qui permettent de raconter une histoire au consommateur.
Distribuant ses vins auprès de cavistes, restaurants et particuliers de Los Angeles à San Diego, ainsi qu’une vente en ligne directe aux consommateurs, Josh Ceazan insiste sur une caractéristique de sa « clientèle californienne à présent plutôt orientée vers des profils de vins plus légers, frais, avec moins d’alcool compte tenu d’un climat plus chaud ». Ce ne sont pas les types de vins produits en Californie, ce qui conduit les consommateurs à se tournent plus volontiers vers « des vins plus légers de ‘l’ancien monde’ comme on peut trouver avec les rosés de Provence ou des blancs de Loire ». Le val de Loire est d’ailleurs la région qu’il privilégie, comme sa clientèle, et dans laquelle il compte le plus de références, sans oublier « les vins d’altitude privilégiant la fraîcheur comme la Savoie ou le Jura ».
Le jeune importateur souligne néanmoins la difficulté de valoriser la labellisation bio française et européenne aux Etats-Unis, « car elle n’est pas reconnue en soi, il faut donc passer du temps pour expliquer que ces productions sont effectuées sur les mêmes standards que le label ‘organic’ américain. De la même manière, la distinction entre vins nature et bio est complexe car le consommateur américain entend ‘sans sulfites’ pour organic, il y a donc un travail d’accompagnement et d’explication », abonde Josh Ceazan. Il appuie néanmoins que l’orientation du consommateur californien vers les vins engagés dans une démarche écoenvironnementale est une tendance qui ne va qu’en se développant.