a Touraine est la première appellation d’origine contrôlée de Loire à intégrer dans des variétés d’intérêt à fin d’adaptation (VIFA) dans son cahier des charges. Pour aider ses 400 vignerons à encaisser les bouleversements climatiques et à produire des vins qui répondent aux nouvelles attentes sociétales, elle leur permet dès cette année d'ajouter dans la limite de 10% de leur assemblage du floréal, du meslier saint-françois, de l’orbois, du chenin, du grolleau ou du pineau d’aunis.
Le floréal présente deux gènes de résistance au mildiou et à l’oïdium et permet de diminuer l’utilisation de produits phytosanitaires. « Sa typicité aromatique se rapproche du celle du sauvignon, ce qui le rend particulièrement intéressant pour les vins blancs de Touraine », précise Corinne Colain, chargée de communication pour l’ODG Touraine. Les cinq autres cépages sont également intéressants à plusieurs titres. « Ils ont un potentiel en acidité élevé, ils offrent un faible degré alcoolique, ils présentent une certaine rusticité, une moindre sensibilité à certaines maladies, et ce sont des variétés historiques du vignoble de l’AOC Touraine », continue-t-elle. En 2021, un questionnaire envoyé par l’ODG aux producteurs en AOC Touraine avait montré l’intérêt d’une majorité d’entre eux pour ces cépages historiques et la diversité de l’encépagement. Une orientation partagée par nombre de consommateurs.
Dix vignerons ont décidé de profiter du dispositif dès cette année. L’Institut français de la vigne et du vin (IFV) assurera le suivi agronomique des plantations sous la coordination du syndicat des vins de Touraine et la supervision de l’INAO. S’ils répondent aux objectifs fixés à l’issue d’une période d’observation de dix ans, ces six cépages seront définitivement inscrits dans le cahier des charges de l’AOC.