a récolte 2024 ne sera pas très généreuse en AOC Touraine. Selon l’estimation d’InterLoire établie à la nouaison, elle pourrait plafonner en blanc à 110 000 hl, un volume inférieur de 27% à la pléthorique vendange de 2023. « Il y a eu du filage, de la coulure puis le mildiou. Il faut sauver le plus de raisins possible : c’est une facilité de penser que le climat va décider des marchés. On doit gérer la récolte : assurer une régularité en volume et en qualité, et produire ce que l’on sait vendre », a déclaré Lionel Gosseaume, président de l’ODG Touraine, lors de l’AG du syndicat en juillet.
Bien gérer cette récolte et la campagne qui s’ouvre implique une stratégie d’équilibriste face à un contexte mitigé : suite à la bonne récolte 2023 et à des sorties de chais en baisse pour les vignerons, les stocks de Touraine blanc se sont envolés et les prix du vrac ont reculé de plus de 10%. « Mais les ventes se tiennent, le commerce est même meilleur que prévu depuis le début de l’année, relève Lionel Gosseaume. Nous ne souhaitons pas prendre le risque d’avoir trop de stocks impactant les prix, mais nous ne voulons pas manquer de vins pour nos marchés ».
Sa proposition d’actionner plusieurs leviers a été largement approuvée lors de l’AG : un rendement minoré à 60 hl/ha, une réserve interprofessionnelle au-delà de 50 hl/ha, et 12 hl/ha de VCI (volume complémentaire individuel) ou VSI (volume substituable individuel). « Nous souhaitons qu’il soit possible auprès de l’Inao de faire du VCI et du VSI sur une même récolte et une même couleur. Des lots ne sont pas aux standards de qualité. Si on reste dans la limite du rendement butoir, faire du VCI et du VSI n’a pas d’impact sur la qualité », indique Lionel Gosseaume. Le président de l’AOC Touraine rejoint là une demande portée, en vain, depuis plusieurs années par l’ODG Chinon.