ace au mildiou, pas de répit possible cette année en Touraine avec de telles conditions climatiques. « Les pluies ont été continues ce printemps et certaines vignes ont en outre été inondées dans le Chinonais. Cette année, la pression du mildiou est encore plus forte que l’an dernier, avec une présence de la maladie plus généralisée, notamment sur l’est de l’Indre-et-Loire, alors qu’en 2023 ce sont les secteurs de Bourgueil et Chinon qui avaient été le plus touchés », explique Adeline Mallet, responsable de l’équipe Viticulture à la chambre d’agriculture d’Indre-et-Loire.
En Loir-et-Cher, le mildiou est là aussi virulent. « En 2023, le département avait eu peu de dégâts. Mais cette année, c’est vraiment compliqué. Le mildiou a causé de grosses pertes de récolte. J’ai vu pas mal de mildiou arriver directement sur grappes. En conventionnel, les vignerons ont du traiter une dizaine de fois. En bio, c’est souvent le double. Et il faut encore protéger les feuilles pour emmener les grappes rescapées à maturité », témoigne un technicien d’une entreprise d’agro-distribution.
Selon Adeline Mallet, en Indre-et-Loire, les vignerons ont tiré profit de leurs déboires de l’an dernier : « ils ont été réactifs et ont débuté les traitements plus tôt ». Mais la floraison a pâti des pluies, du manque de soleil et de la fraîcheur des températures. « La coulure est cette année très présente quelque soient les vignobles. Nous avons vu aussi du filage. Au-delà des conditions climatiques, il est possible que ces phénomènes soient également liés à un problème de fertilité des sols », explique la conseillère viticole. En Loir-et-Cher la coulure a aussi frappé nombre de vignes, notamment en vallée du Cher.
Les pluies omniprésentes n’ont en outre pas freiné les ravageurs. « Nous voyons beaucoup de cicadelles vertes. Elles vont faire des dégâts », déplore ce conseiller du Loir-et-Cher. En Indre-et-Loire, Adeline Mallet signale avoir constaté de « grosses populations » de cet insecte, tandis que les « tordeuses visiblement n’ont pas été très gênées par la pluviométrie : les vols sont très étalés, ce qui rend la lutte plus difficile. Elles auront un impact sur les récoltes ».
Actuellement à fin fermeture de la grappe, les vignes d’Indre-et-Loire et du Loir-et-Cher accusent un certain retard par rapport à 2023, jusqu’à parfois deux semaines d’écart. Les vignerons et vigneronnes s’attendent à vendanger tard. « Ils commenceront probablement courant septembre pour les vins pétillants, et fin septembre pour les rouges de cabernet franc », annonce Adeline Mallet.
Les vendanges ne seront pas abondantes. Des producteurs évoquent un recul de 30 %, voire plus, par rapport à 2023. « Les rendements seront impactés cette année, mais certains vignerons pourront atteindre leur niveau de production habituel, car il y avait de belles sorties de grappes », tempère la responsable de l’équipe Viticulture à la chambre d’agriculture d’Indre-et-Loire.


En Loir-et-Cher, les prévisions de récolte sont diverses selon les exploitations et les secteurs : « certains auront 5 à 10% de pertes, mais d’autres ont une vendange rognée de 50 % », commente un technicien basé près de Montrichard. En AOC Touraine, l’ODG table sur une récolte 2024 de blanc en baisse de plus de 27% sur celle de 2023. Le rendement moyen a été estimé, à nouaison, à 49 hl/ha…