ncore partielles, les statistiques de 2024 réunies par FranceAgriMer dessinent un bilan contrasté pour le commerce français des vins, où tout n’est pas noir. De janvier à octobre 2024, la France voit de nouveau fortement chuter ses ventes de vin tranquilles en grande distribution (-5 % en volume d’après Circana), quand les vins effervescents s’érodent (à 7,3 millions hl pour 4 milliards €, -5 et -3 % par rapport à 2023), mais les exportations de vins résistent (à 10,8 millions hl pour 9,6 milliards €, stable en volume et -3 % en valeur d’après les Douanes) et les importations dévissent (à 4,6 millions hl pour 760 millions €, soit -9 % en volume et valeur, jusqu’à -12 % pour le vin en vrac). Premier fournisseur en vin de la France, l’Espagne encaisse le gros du repli : -11 % en volume (à 2,9 millions hl, pour un prix moyen de 67 €/hl soit +14 %), suivie par l’Italie (-3 % à 650 000 hl, pour 298 €/hl, -4 %). Ce qui n’empêche pas le Prosecco d’afficher une croissance crâne (+15 %).
Ce sont malgré tout les vins étrangers qui affichent les plus fortes chutes de vente en grande distribution française : -11 %. Où ils ne représentent que 1 % des ventes pondère FranceAgriMer. Dont les services analysent dans une note de conjoncture qu’en GD, « malgré un ralentissement de l’inflation, les consommateurs sont toujours dans une logique de réduction des dépenses, notamment sur des produits plaisirs comme le vin. » En pâtissent les vins d’appellation (44 % des volumes, avec une baisse de 5 % des ventes), quand les vins de France se maintiennent (5 % des volumes, -0,4 %). « Ces vins souvent plus abordables bénéficient probablement d’un report de la consommation, malgré le ralentissement de l’inflation » avance FranceAgriMer. Autre signal d’évolution du marché, les ventes de vins rouges et rosés dégringolent (-7 et -6 % en volume) quand les vins blancs tiennent le coup (stables en volume, et même en augmentation en valeur).
Export
Tout aussi contrastée, la dynamique à l’export des vins français dépend des catégories concernées. Si la stabilisation des volumes après d’importantes chutes est une bonne nouvelle, la dynamique va des chutes des vins effervescents (-4 % volume et -9 % valeur qui « expliquent l’essentiel des pertes ») aux redéveloppements en volume sur des marchés porteurs : comme la première destination étrangère des États-Unis (1,5 million hl pour 1,9 milliard €, +3 et -2 %) ou le troisième pays acheteur le Royaume-Uni (1,2 million hl pour 1,2 milliards €, +1 et -6 %). Bien que cet engouement puisse être limité dans le temps, entre les menaces de taxations de la nouvelle présidence Trump en Amérique du Nord au renforcement annoncé de la fiscalité en Grande-Bretagne. Reste aussi la bonne performance de la Belgique, quatrième destination (1,1 million hl pour 510 millions €, +3 et -5 %). Bien que les nouvelles d’Asie ne soient pas positives : -8 % en Corée du Sud, -15 % en Chine, -19 % à Singapour…