n 2024, le monde produirait 231 millions d’hectolitres de vin d’après les estimations présentées ce 29 novembre par l’Organisation Internationale de la Vigne et du Vin (OIV). Une production en recul de 13 % par rapport à la moyenne décennale et de 2 % par rapport à 2023, qui était déjà une récolte historiquement basse, jamais vue depuis 1961 (220 millions hl). « Les conditions météorologiques adverses observées dans les deux hémisphères sont une fois encore largement responsables de la réduction du volume de production mondial » note l’OIV, évoquant des « gelées précoces, de fortes précipitations et des sécheresses prolongées », mais pointant également une « tendance exacerbée par les circonstances économiques et de marché », entre arrachage de vigne et déconsommation de vin qui se posent à tout le monde du vin.
Enregistrant la plus forte baisse de production (-23 % avec -10,9 millions hl, pour tomber à 36,9 millions hl comme en 2021), la France cède la place de premier pays production mondial à l’Italie (41 millions hl, +7 %), l’Espagne restant troisième (33,6 millions hl, +18 %). Quatrième pays producteur dans le monde, les États-Unis tombent à 23,6 millions hl (-3 %). Au-delà des classements de production, l’enjeu pour la filière vin est de valoriser ces petits rendements en relançant la commercialisation. Avec « une seconde année consécutive de production réduite, dans un contexte de baisse de la consommation mondiale et de hauts niveaux de stocks, pourrait contribuer à équilibrer le marché en atténuant l’impact économique immédiat de la réduction de la production pour certaines régions ou producteurs » esquisse l’OIV.


Un rééquilibrage offre demande qui est loin de se voir actuellement dans les contrats d’achat de vin en vrac. « Le point primordial actuellement, avec les négociations commerciales, est d’éviter le prix de prédation de certains négoces et de la Grande Distribution. On ne peut pas perdre 10 millions d’hectolitres de production nationale et faire comme si de rien n’était » s’agace récemment Jérome Despey, le président du conseil spécialisé vin de FranceAgriMer, qui appelle à « intégrer les coûts de production dans les prix payés aux producteurs et éviter les prix abusivement bas. Aujourd’hui, ce n’est pas décent. On aura beau trouver les meilleurs dispositifs d’accompagnement, la solution sera un prix rémunérateur. »
La production mondiale de vin (hors jus et moûts) de 2000 à 2024 par l’OIV
L’Union Européenne concentre 60 % de la production mondiale de vin.