i les cognacs Hennessy (groupe LVMH) ont enterré l’idée de tester l’importation en vrac et l’embouteillage en Chine de ses eaux-de-vie pour éviter les taxes nées de l’enquête antidumping chinoise (ciblant les brandies en contenants de moins de 200 litres), l’intersyndicale CGT, FO et CFTC maintient sa mobilisation pour que de telles idées ne puissent plus être envisagées à l’avenir (le projet du premier négociant charentais ayant suscité un grève suivie, de 450 à 200 manifestants d’après la préfecture de Charente, 550 à 600 selon les syndicats). Ce jeudi 28 novembre, 750 personnes étaient réunies selon la préfecture devant le siège du Bureau National Interprofessionnel du Cognac (BNIC) pour rendre obligatoire l’embouteillage dans l’aire d’appellation.
Et « pour garantir l’avenir du territoire » résume Yvan Biais, délégué CGT chez Hennessy, rapportant la présence de salariés d’autres maisons de Cognac, de fournisseurs (bouteilles en verre, cartons…), d’entreprises d’autres secteurs (aéronautique, hôpitaux…), ainsi que des partis politiques et citoyens. « Il n’y a pas souvent de mouvements de cette ampleur à Cognac. Cela traduit l’inquiétude et l’attachement des citoyens à l’avenir du bassin ». Si de petites maisons délocalisent déjà l’embouteillage de cognacs à l’étranger, « aujourd’hui cela représente une toute petite partie des expéditions en vrac. C’est vraiment anecdotique comme les grandes maisons ne le pratiquent pas. »
Demande actée
Accueillie au BNIC par son président, Florent Morillon, et son directeur général, Raphaël Delpech, la délégation intersyndicale a présenté ses demandes qui vont être portées au niveau du comité permanent de l’interprofession, se réunissant ce 4 décembre. Soit « la demande de modification du cahier des charges Cognac pour interdire l’embouteillage hors d’appellation sans impacter négativement la situation des PME qui le font déjà » précise le BNIC, pointant que « l’inquiétude qui est exprimée par les syndicats, nous la comprenons car c’est la nôtre depuis le 5 janvier et même avant » avec les menaces de conflit commercial entre l’Europe et la Chine concernant les voitures électriques.
Jouant la carte de la diplomatie pour résoudre une crise politique, le BNIC rappelle que « notre premier ministre doit maintenant se déplacer en Chine pour faire émerger une solution. Nous devons, tous ensemble, pousser en ce sens. Ces taxes qui menacent 25 % de notre débouché doivent être rapidement retirées. » Le mouvement étant enclenché localement pour modifier les conditions d’embouteillage de l’AOC Cognac, le BNIC s’engage à « revenir vers les syndicats dans les jours qui suivront » les échanges du comité permanent.