a va couper. Ayant réduit de 20 % ses frais de fonctionnement (22 à 17 millions d’euros), le Bureau National Interprofessionnel du Cognac (BNIC) applique une gestion de bon père de famille qui doit s’accentuer face aux replis commerciaux sur ses premiers marchés (États-Unis et Chine) et aux incertitudes géopolitiques sur ses premiers marchés (menaces de taxes en Chine et aux États-Unis) pose son président, Florent Morillon. Arrivant au terme de sa première année de mandat, le représentant du négoce annonce aller plus loin que les simples reports de dépenses et départs non-remplacés pour réduire les investissements : les travaux du siège de l’interprofession sont purement suspendus, le temps de remettre le projet en phase avec les .
En réflexion depuis 2015, l’idée de nouveaux locaux pour le BNIC et la Station Viticole s’était concrétisée dès avril 2022 avec la sélection du projet de 3 bâtiments du promoteur Redman avec l'architecte Jean-Michel Wilmotte. Composé de trois bâtiments de 6 600 m² sur un terrain arboré de 15 000 m² en bordure de la Charente, le projet avait reçu sa première pierre en juin 2023 afin d’être livré en 2025. Patatras, l’évolution des ventes de Cognac remet en cause ce projet d’un coût prévisionnel de 18,4 millions €. Alors que l’inflation du prix des matériaux impose de revoir ce budget à la hausse, le BNIC a préféré arrêter les frais d’un commun accord avec le prometeur Redman indique Florent Morillon. « L’idée est de repartir sur un nouveau projet qui tient compte du contexte » indique le président du BNIC, qui évoque une adaptation du projet pour le rendre « modulable ».
Ayant acquis le terrain de son futur siège, le BNIC découperait en tranches les travaux, avec comme priorité l’accueil de la Station Viticole, le support d’activité technique de l’interprofession (de la R&D au suivi de maturité chaque millésime). « L’urgence est de préparer l’avenir et la Station Viticole, devenue très vieille et désuète » pointe Florent Morillon, prévoyant des réflexions début 2025 sur l’implantation de ce bâtiment technique permettant dans un autre temps la construction du reste des locaux nécessaires au BNIC. Un simple délai qui sera vite oublié pour le président de l’interprofession : « on travaille dans le temps long à Cognac. Il est de notre responsabilité de nous adapter au regard de la situation et de ne pas emmener la filière vers des investissements inconsidérés. Dès que l’activité reprendra, il y aura plus de recettes et plus de projets. »