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Les vins bradés 7 €/hl ne seront pas vendus en Bordeaux
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Liquidés et déclassés
Les vins bradés 7 €/hl ne seront pas vendus en Bordeaux

Affirmant être droit dans ses bottes, l’acheteur des 500 hectolitres de vin Bordeaux en liquidation judiciaire rejette les critiques dont il est la cible alors que l’affaire s’emballe médiatiquement. Le lot sera déclassé, faute de respecter la réglementation des AOC, et de volonté de s'y opposer. Des échanges entre filière et mandataire aboutissent à la conclusion que cela ne doit plus se reproduire.
Par Alexandre Abellan Le 11 octobre 2024
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Les vins bradés 7 €/hl ne seront pas vendus en Bordeaux
Pour le négociant, « le plus étonnant, c’est qu’il n’y ait eu personne d’autre pour acheter ce vin… » - crédit photo : Adobe Stock (Jittiwan)
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évélée par Vitisphere, la vente aux enchères à 7 €/hl de 500 hectolitres de vin de Bordeaux lors d’une liquidation judiciaire fin septembre suscite beaucoup d’émoi dans la filière et au-delà. Reprise nationalement, de Ouest-France  à BFM TV, l’affaire prend des proportions qui agacent l’acheteur de ce lot de vin en vrac. Souhaitant rester anonyme sans exclure des poursuites « si ça va trop loin », ce négociant bordelais l’affirme : « je suis droit dans mes bottes, je n’ai rien à me reprocher ». Rejetant les affirmations de confrères liant son achat à 7 €/hl avec la vente sur son site de « bouteilles à un peu plus de 5 euros ou des cubis de 5 litres à 18 euros », l’ancien vigneron pointe que « tout ce qui a été dit a été erroné. Toutes ces informations sont fausses ». Affirmant avoir été en lien avec Qualibordeaux dès l’acquisition de son lot, le négociant déclare que ce lot « ne sortira pas en Bordeaux par choix personnel. Je fais les choses correctement. »

Pas commercialisé en Bordeaux 

« Le vin a été déclassé en VSIG. Il ne sera pas commercialisé en Bordeaux » confirme Régis de Lescar, le directeur de l’organisme de contrôle et d’inspection Quali-Bordeaux, précisant que « le déclassement a été proposé volontairement hier (10 octobre) après que nous l’ayons informé de l’absence de revendication en règle de ce vin par le vendeur auprès de l’Organisme de Défense et de Gestion (ODG) ». Les vérifications conduites par Quali-Bordeaux ayant révélé que toutes les obligations administratives n’ont pas été respectées par le vendeur, dans le cas d’espèce le mandataire judiciaire, qui n'a pas réalisé et réglé la déclaration de récolte. Se pliant volontairement à ce déclassement de fait, sans lancer de procédure contentieuse, le négociant acheteur met un terme à ce dossier de vin de Bordeaux bradé 7 moins cher qu’un vin espagnol.

Pour Quali-Bordeaux, l’opérateur a réalisé toutes les opérations nécessaires pour le volet déclaratif : « ce vin n’a pas été retiré sous le manteau ». Si des remises en cause qualitatives ont pu être portées sur ce lot, Régis de Lescar rappelle que le niveau de contrôle analytique et organoleptique des vins en vrac est de 2 % à Bordeaux et qu’en l’état il n’y a pas de procédure spécifique pour ces lots issus de liquidation.

Les mandataires doivent marcher droit

Ces éléments ont été portés à la connaissance de la filière ce jeudi 10 octobre, lors d’une rencontre à la cour d’appel réunissant les services de la préfecture et les opérateurs judiciaires. « La déclaration de revendication ne vaut pas, il n’est pas possible de revendiquer le lot, qui ne viendra pas peser sur les bordeaux » rapporte le vigneron-négociant Renaud Jean, membre du collectif Viti 33. La situation de ce lot étant désormais résolue sans faire plus de vague, Renaud Jean pointe que cette marche arrière doit servir de leçon au système judiciaire en général et aux mandataires en particulier : « les mandataires doivent marcher droit. Vu la complexité des procédures et des règles à suivre, on peut imaginer que beaucoup de ces lots [en liquidation] vont sortir en vins de France à l’avenir. » La vente de vin d'appellation devant en effet veiller au respect du cahier des charges de l'AOP, dont la simplicité n'est pas la première qualité.

A l’issue de la réunion du 10 octobre, le Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux (CIVB) souhaite que ces ventes en liquidation s’inscrivent à l’avenir dans le cadre des obligations classiques du commerce des vins. L’interprofession girondine pointe que la liquidation n’est qu’une issue brutale des procédures collectives pouvant étaler les dettes dans le temps. Ce qui nécessite de renforcer la connaissance des outils à disposition pour sauvegarder l’activité et l’accompagnement des opérateurs par le tribunal pour éviter d’aboutir à une liquidation au plus offrant. Ne souhaitant pas plus commenter l’affaire, le négociant ayant acheté ce lot pointe qu’à son sens, « le plus étonnant, c’est qu’il n’y ait eu personne d’autre pour acheter ce vin… » La loi de l’offre et de la demande ayant abouti à ces prix cassés en ventes aux enchères. De nouvelles liquidations s’annonçant dans le vignoble, faut-il encore que la filière soit au courant des mises en vente de ces lots. Leur publicité semblant particulièrement discrète pour assurer la mise en concurrence des gros faiseurs et ne pas laisser ces vins exploser un marché déjà saturé de petits prix.

 

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Tous les commentaires (7)
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augustin Le 05 mars 2025 à 06:54:35
Les mandataires à Bordeaux sont passés de 6 à 5 et le tj procédures collectives dispose d un seul juge commissaire .Pendant ce temps la les liquidations des patits chateaux se multiplient .Il va donc y avoir effectivement du vin à vendre courant 25 , initialement de gré à gré et par défaut aux enchères.Soit en vrac soit en bouteille ou soit en bib , il va falloir s y faire.Et cesser de critiquer les mandataires liquidateurs en aval mais plutôt mettre sur la sellette les organismes en amont de la lj : banques dgfip msa qui sont responsables majoritairement de la conversion des procédures collectives en liquidation. Triste mais vrai.
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bill et boule Le 14 octobre 2024 à 08:14:54
Le civb, l umb et surtout la fgvb sont dans le déni. Et cette omerta concernant les procèd ures collectives touche aussi bien le medoc que les graves... ou les odg prenonisent le silence radio concernant ces défaillances des exploitations, soit disant pour ne pas nuire à leur image !!! C est évidemment absurde, car ce n est pas en cassant le thermomètre que l on va faire baisser la température du patient. Le civb fait mine de découvrir la situation à cette rentre 2024, démonstration claire de son incompétence voire de sa mauvaise foi depuis, 6 mois. Àltarés dun and bradstreet sortent cette semaine les chiffres des défaillances collectives à fin 09 24 et ils ne sont pas bons ni pour la viticulture ni pour bordeaux. Mais chut ! Il ne faut rien dire...
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L200 33 Le 12 octobre 2024 à 13:51:26
J'ai participé à cette vente aux enchères. Il n'y à pas eu que du vin en vrac qui à été vendu. Mais aussi beaucoup de vin en caisse et en bouteille étiquetées et avec capsule bradée elle aussi comme d'autres paloxe de bouteilles pleine bradée aussi pour rien. Pourquoi on ne parle pas de ces lots aussi car je ne pense pas que toutes ces bouteilles soient déclassées bien au contraire.et je parle de plusieurs milliers de bouteilles sur cette vente. Excusez moi pour les fautes d'orthographe .
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Cahuita33 Le 11 octobre 2024 à 20:39:40
Les mandataires font leur travail au regard des textes de loi qui s'appliquent. Ce n'est pas à eux de réaliser la déclaration de revendication mais à la propriété dans les délais légaux suivant le dépôt de la déclaration de récolte. Ainsi le lot ne pouvait être vendu en bordeaux s'il n'avait pas été revendiqué comme tel auprès de l'office avant le 15 décembre de l'année de la récolte? Il ne faut pas oublier non plus que les mandataires sont là pour tirer le meilleur de chaque lambeau de proprio pour rembourser des créanciers qui ont besoin de leurs argent. Les distillations volontaires existent et sont payées au dégrée greco? ce qui est largement plus que 7?/hl !!
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Léaute Le 11 octobre 2024 à 17:42:12
Des vautours sur leurs proies !!!
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bill et boule Le 11 octobre 2024 à 15:38:49
ENCORE une fois ne faisons pas amalgame. Les 6 mandataires liquidateurs qui ont le monopole de ce type de procédure à Bordeaux font le job. Leu objectif est par définition de valoriser les actifs de l exploitation pour rembourser au mieux ses creanciers. Pour ce faire, il dispose d un premier outil essentiel qui est la vente de gré à gré. Le lot de vin concerne doit faire l objet d une offre ferme que ledit mandataire ne peut remonter au juge commissaire (pour ordonnance) que à la double condition de l accord des associés et du commissaire priseur. On est donc ici totalement dans les clous. Si par contre il n existe pas d espoir de vendre de gré à gré, il peut y avoir effectivement décision de déclencher une vente aux enchères. Rappelons l existence d un comité national des administrateurs judiciaires et des mandataires judiciaires... qui jusqu ici à été ignore par les caciques du civb... Il serait peut être temps de rattraper ce retard plutôt que de continuer a bégayer sur l arrachage ou encore radoter sur la campagne de pub. Le civb à un service juridique très efficace pour recouvrir la cvo ou encote faire rentrer dans le rang les imprecateurs ecolos. Il est temps qu il se familiarise dorenavant avec le droit des procédures collectives, au côté de ses adhérents les plus nécessiteux....
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Michel Eric Le 11 octobre 2024 à 15:12:07
Nouveau succès du Collectif ! Enfin un stop à des pratiques qui existent depuis 2 ans...
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