'est une annonce encore inhabituelle dans le vignoble, mais qui pourrait se banaliser avec la crise viticole qui s'envenime ces vendanges 2024 : « recherche urgente de repreneur société coopérative des vignerons de Saint-Sardos ». En redressement judiciaire depuis le 31 octobre 2023 (avec une cessation des paiements fixée au 25 octobre 2023), la cave coopérative du Tarn-et-Garonne (10 salariés et 25 viticulteurs pour 120 hectares de vignes dans le Tarn-et-Garonne) ouvre la possibilité d'un plan de cession : la reprise de la structure par un tiers (pouvant se faire connaître auprès de l'administrateur toulousain Apex). Si la procédure collective a été prolongé six mois, en l'état « on ne peut pas présenter un plan de continuation permettant de sortir du plan de redressement judiciaire » explique Romain Miramont, le président de la cave coopérative réalisant 1,4 million ? de chiffre d'affaires pour 4 000 hectolitres commercialisés (¾ AOP Saint-Sardos et ¼ IGP Comté Tolosan). Ouverte aux propositions, la cave coopérative attend des offres de reprise pour lui permettre d'apurer les dettes vis-à-vis des créanciers et assurer la continuité de la structure.
Le but étant d'éviter la liquidation judiciaire résume Romain Miramont, alors que la cave produit 90 % de l'appellation Saint-Sardos. La possibilité d'une reprise par un confrère coopérateur semble faible, comme le tissu coopératif proche n'est pas épargné par la crise viticole (les caves du Bruhlois et de Buzet sont en plan de sauvegarde, Vinovalie et Labastide réfléchissent à des économies d'échelle). Avec ces « délais très courts pour des cultures comme la vigne », la procédure collective du redressement judiciaire est une contrainte : « il n'est pas facile de se retourner dans un contexte qui n'est pas porteur actuellement » résume Romain Miramont. N'ayant pas reçu d'offre satisfaisante pour l'exploitation par fermage grauit des 15 hectares de son domaine, la SCEA Moulin Rout, la cave coopérative retravaille sa commercialisation (actuellement 50 % en Grande Distribution, 40 % en vente directe et 10 % dans le réseau traditionnel cavistes/restaurants).
La recherche de repreneurs sera clôturée le 19 novembre prochain à midi. « La possibilité est ouverte pour ceux qui veulent nous reprendre » conclut Romain Miramont.