ubliée ce 31 juillet, la décision du tribunal judiciaire de Libourne du 18 juillet d’ouvrir une procédure de redressement judiciaire pour la cave d’Univitis (130 adhérents revendiqués dernièrement) marque un tournant dans la crise viticole touchant le vignoble bordelais. Si d’autres structures coopératives sont en difficulté en Gironde (comme Alliance Bourg en sauvegarde depuis 2023), la mise en redressement judiciaire témoigne d’une cessation des paiements (ce qui n’est pas le cas d’un autre dossier ayant marqué les esprits viticoles : les Vignerons Buzet, en sauvegarde depuis juin dans le Lot-et-Garonne).
Le redressement étant un outil de restructuration de la dette et de réorientation stratégique, la coopérative Univitis s’affiche combative dans un communiqué diffusé ce premier août. Affirmant « le choix » de la demande de protection du tribunal, son conseil d’administration évoque « d’importantes difficultés rencontrées, en lien avec le contexte économique actuel et l’état du marché dégradé du secteur vitivinicole ». Voyant dans le redressement « une opportunité et une étape nécessaire à la coopérative, visant à sécuriser la poursuite de son activité en vue de lui permettre à terme de restructurer son passif et d’assurer sa pérennité », Univitis annonce se mobiliser « d’ores et déjà sur différents axes de restructuration » et que « les salariés de la société et les associés coopérateurs en ont été dûment informés, avec l’objectif d’assurer la sauvegarde des activités ».
Très discrète sur ces travaux de restructuration menés en interne, Univitis n’a pas surpris grand monde dans le vignoble bordelais qui s’attendait à l’éclatement au grand jour de ces difficultés animant radio piquet de vigne. D'après des échos du vignoble, les coopérateurs d’Univitis attendent des précisions et informations pour se projeter sereinement. Contrairement à une entreprise classique, une cave coopérative n’a pas que ses administrateurs, créanciers et fournisseurs à rassurer : elle doit aussi éviter la crise de confiance de ses adhérents. La fermeture de son site de Gensac et la mise en vente de son château les Vergnes sont déjà vus par les connaisseurs du dossier Univitis comme des signaux de rationalisation de l’outil financier.