Publié ce 18 juin, le jugement d'ouverture d'une procédure de sauvegarde au bénéfice de la cave coopérative des Vignerons de Buzet (130 vignerons adhérents sur 1 680 hectares) a été pris ce 12 juin par le tribunal de commerce d’Agen (Lot-et-Garonne). « Jugement prononçant l'ouverture d'une procédure de sauvegarde », la décision stipule que « les créances sont à adresser, dans les deux mois de la présente publication, auprès du Mandataire Judiciaire » Ayant défendu sa demande de mise sous protection du tribunal ce 12 juin, la cave coopérative annonçait dans un communiqué que « cette démarche vise à restructurer nos finances et à sécuriser nos activités futures, assurant ainsi la pérennité de l'entreprise ».
« Durant cette période, la Coopérative Les Vignerons de Buzet et sa filiale Rigal poursuivront leurs activités normalement. Elles pourront notamment compter sur des partenariats commerciaux de longue date, tant en France qu'à l'international » ajoutait la coopérative. La procédure débutant par une période d’observation avant de basculer sur un plan de sauvegarde, elle maintient l’activité et les emplois le temps d’une restructuration de la dette et d’une réorientation stratégique sous la protection du tribunal.
La cave avait défrayé la chronique ces dernières années avec une présidence instable, entre coups de pression et nouvelle génération, aboutissant ce début 2024 au départ soudain de Pierre Philippe, son directeur depuis 19 ans. Le conseil de surveillance est désormais présidé par la viticulture Nathalie Roussille, figure de la Coordination Rurale du Lot-et-Garonne (CR 47). Ayant misé sur le développement durable (du vignoble au social) et l’acquisition du négoce Rigal (basé à Cahors et repris à AdVini en 2021), la stratégie de la cave de Buzet se heurte désormais à un gouffre de trésorerie.
La cave déclarait un chiffre d’affaires de 26 millions d’euros sur la période 2022-2023.