Camargue

Quand le terroir parle à 9°.alc dans le vin

es Grands Domaines du Littoral n’ont pas eu besoin de s’essayer à la désalcoolisation pour mettre un vin rosé à 9 % vol. alc en rayon. Les équipes du plus grand vignoble européen ont découvert que des terroirs très sableux de Camargue concentrent les raisins en composés d’intérêt tôt dans le temps. « Nous avons réalisé, en reprenant les données compilées pendant 20 vendanges, que sur certaines parcelles nous n’étions pas obligés d’attendre 12,5 degrés d’alcool potentiel pour avoir un bon équilibre sucres/acides, des anthocyanes, et assez de précurseurs aromatiques » relate le directeur général Julien Fort.

Composée de 90 % de cinsault, de 5 % de syrah, et de 5 % de muscat, « peu terpénique à 9 degrés », la cuvée La Félicité dévoile une bouche soyeuse et des arômes de fleurs blanches et de fruits jaunes. « Nous y sommes arrivés en affinant avec le professeur Alain Deloire la sélection parcellaire, la composante du rendement, en adaptant la charge par souche, et en travaillant sur le choix de la date de vendange, décrit Julien Fort. C’est vraiment le terroir qui parle, nous n’avons rien changé au mode de conduite, en cordon palissé sur un fil pour favoriser un port retombant, ni à la méthode de vinification » assure-t-il.

Zéro correction

Comme elles le font sur leurs 1 700 hectares, les équipes des Grands Domaines du Littoral ont décidé de la date de la vendange de la cuvée La Félicité en réalisant 7 à 8 échantillonnages et en réalisant un dernier tour des parcelles avant le passage de la machine pour vérifier que les vignes étaient bien lignifiées. « Nous avons suivi le chargement en sucres à l’aide d’un Dyostem, analysé les jus avec un WineScan et énormément dégusté les baies pour éviter la sous-maturité, la dilution ou les goûts amers » liste Julien Fort « Tout s’est joué au vignoble. Il n’était pas question de rentrer du raisin à 9° pour ensuite faire du correctif » insiste le directeur général.

Très content de cette première cuvée peu alcoolisé, Julien Fort a continué à analyser ses bases de données et affirme qu’il serait possible de vinifier un vin camarguais à moins de 6 degrés si la réglementation le permettait.