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Le programme de Christophe Clergeau pour les vins de France 🍷🇪🇺
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Européennes 2024
Le programme de Christophe Clergeau pour les vins de France 🍷🇪🇺

Quelle serait la politique européenne pour le vin de la liste du Parti Socialiste et de Place Publique ? Le point en 8 questions au candidat en cinquième position sur la liste menée par Raphaël Glucksmann pour ce troisième interview dans le cadre des élections européennes (dimanche 9 juin).
Par Alexandre Abellan Le 27 mai 2024
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Le programme de Christophe Clergeau pour les vins de France 🍷🇪🇺
Eurodéputé depuis 2023, Christophe Clergeau a pris la succession d’Éric Andrieu, démissionnaire. Christophe Clergeau est le secrétaire national à l'Europe du Parti socialiste. - crédit photo : Parti Socialiste
Q

uelle est votre vision de la filière vin en France : un patrimoine culturel à conserver autant que possible en ces temps de crise ou un atout cultural à adapter et développer par le plus de moyens possibles sur un maximum de marchés ?

Christophe Clergeau : La filière vin française est le fruit de siècles de travail d’hommes et de femmes pour conquérir une maîtrise technique gage de qualité. C’est aussi une histoire faite de luttes sociales et d’intelligence collective pour mettre en place et faire fonctionner les institutions œuvrant à la reconnaissance et à la défense des intérêts de régions viticoles dynamiques. La viticulture est l’exception à la dérégulation de la Politique Agricole Commune (PAC) : le secteur s’est battu pour maintenir ses outils de régulation, là où d’autres ont baissé les bras par opportunisme ou par fatalisme. A l’heure où les limites de trois décennies de régulation de la PAC apparaissent au plus grand jour, la viticulture apparait au contraire comme un exemple auquel se référer pour penser la régulation des autres filières agricoles.

 

Partagez-vous le sentiment d’une partie du vignoble de ne pas être représenté assez fortement par les eurodéputés français à Bruxelles, notamment pour défendre leurs activités et intérêts sur les débats environnementaux, sanitaires, climatiques… ?

La filière viticole est la seule à bénéficier d’un intergroupe au Parlement européen où échangent des députés de la plupart des groupes politiques des principaux pays viticoles. La réussite de la filière viticole à Bruxelles s’explique en grande partie par sa capacité à disposer de ses propres représentants en complément des organisations transversales.

 

De plus en plus de débats européens portent sur la question de la dangerosité du premier verre de vin (textes BECA, MNT…) : quelle est votre position ?

Selon moi, c’est la consommation excessive d’alcool qui doit être au centre des enjeux de santé publique. Je refuse toute logique d’interdit sur un aliment ou un autre. Nous devons raisonner en termes d’équilibre et de diversité dans le régime alimentaire, prendre en compte la manière de consommer, la dimension sociale des repas qui a aussi un impact sur la santé. Le vin à toute sa place dans l’alimentation des européens, le vin n’est pas le tabac.

 

Êtes-vous favorable à une taxation comportementale/un prix minimum de vente au niveau européen ?

Non, je n’y suis pas favorable pour les raisons que je viens d’indiquer.

 

Vous opposerez-vous ou soutiendrez-vous des mentions sanitaires communautaires ressemblant à celles du tabac pour l'étiquetage des boissons alcoolisées en générale et du vin en particulier (comme l’Irlande impose dès 2026 des phrases reliant cancer et alcool) ?

Le parallèle avec le tabac est clairement excessif. Je ne suis pas opposé à des mentions comme le logo barré d’une femme enceinte qui pourrait selon moi être généralisé au niveau européen, mais cela doit rester dans la pédagogie. Je continue par ailleurs à défendre un équilibre entre l’information figurant sur la bouteille et celle accessible via un QR code. 

 

Dans la prochaine PAC se pose la question de maintenir ou non des outils de régulation propres aux vignobles : autorisations de plantation (courant jusqu’en 2045 mais avec un rapport d’étape en 2028), outil d’Organisation Commune du Marché vitivinicole (OCM vin)… Quelle est votre position en la matière ?

Je m’inscris dans la continuité du travail d’Éric Andrieu qui a obtenu contre l’avis de la Commission la prorogation des autorisations de plantation jusqu’en 2045 lors de la dernière réforme de l’OCM. Il a même obtenu la possibilité pour les interprofessions de faire des recommandations sur le prix des raisins. Il faut continuer à défendre la nécessité d’une régulation des marchés agricoles. Les conséquences désastreuses de 30 ans de dérégulation dans plusieurs filières ont montré que l’auto-régulation des marchés était une fable. Certains négociants ont bien sûr intérêt à la dérégulation pour tirer les marrons du feu, mais votre filière sait d’où elle vient et les prochaines générations de leaders sauront défendre leurs intérêts.

 

Sujet de crispation à Bruxelles avec la politique du Green Deal, la performance environnementale des domaines est-elle compatible avec leur compétitivité/pérennité économique ?

Il ne faut pas opposer environnement et économie. La filière viticole fait des progrès énormes en matière de durabilité depuis 20 ans, y compris en matière de pesticides, et c’est ce que recherchent les consommateurs. Le Green Deal a servi de défouloir pour ceux qui sombrent dans le populisme. Refuser la révolution écologique en cours est combat d’arrière-garde : le désherbage mécanique comme l’émergence de cépages résistants en passant par les produits de biocontrôle, la filière viticole se donne les moyens d’innover et de préparer son avenir. 

 

Pour tenir le coup face au changement climatique, souhaitez-vous une réforme de la moyenne olympique qui encadre l'assurance climatique des récoltes ?

Respecter la moyenne olympique est l’une des règles absurdes que l’Union européenne et les Etats-Unis se sont données quand les règles de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) en matière de politiques agricoles ont été établies au début des années 1990. Je suis pour une réécriture complète de ses règles qui prohibent également les politiques de stockage alimentaire, une hérésie à l’heure de la crise climatique ! Les assurances contre les risques climatiques sont un outil dont la portée restera limitée. Face aux catastrophes naturelles, c’est la solidarité nationale qui doit permettre de répondre, il convient de penser l’articulation entre les assurances et le soutien public.

 

Comment ne plus laisser les vins et spiritueux français devenir des otages de choix dans les conflits commerciaux internationaux (des taxes Trump à l’enquête chinoise antidumping) ?

La diplomatie est et restera un levier important, et l’on doit se réjouir que Pékin semble renoncer à taxer le cognac et l’armagnac en représailles d’une possible taxation des voitures électriques chinoises. Pour autant, il faut être lucides sur la tournure que prend la mondialisation : il va falloir être capable de se défendre et de jouer plus stratégique car l’époque où l’on croyait construire un grand marché mondial et que l’économie s’affranchirait de la géopolitique est révolue. Nous n’avons plus le droit d’être naïfs et de rester ballottés au bon vouloir de puissances qui ne nous veulent pas forcément du bien. Et forcément c’est à l’échelle de l’Union européenne et de notre marché de 450 millions de consommateurs que nous aurons les moyens de faire respecter nos intérêts et de défendre nos valeurs.

 

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