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Les 4 vérités économiques des vins de Pays d'Oc par Jacques Gravegeal
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Production, commercialisation, valorisations, contrastes
Les 4 vérités économiques des vins de Pays d'Oc par Jacques Gravegeal

Dynamique pour les vins blancs, la campagne des vins IGP Pays d'Oc est hétérogène pour les vins rouges selon les zones de production du bassin. L'interprofession veut sensibiliser la grande distribution sur les seuils de rentabilité des caves.
Par Olivier Bazalge Le 24 mai 2024
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Les 4 vérités économiques des vins de Pays d'Oc par Jacques Gravegeal
Jacques Gravegeal veut identifier les raisons de l'hétérogénéité des situations de marché des différents secteurs de production des vins de Pays d'Oc - crédit photo : O. Bazalge (archive)
A

la fin du mois d’avril, la campagne en cours pour les vins IGP pays d’Oc confirme que les campagnes se suivent et se ressemblent de moins en moins. « Chaque année devient atypique, avec des rythmes différents », décrit Laure Lacombe, responsable du service économique de l’interprofession des vins IGP Pays d’Oc (InterOc). Les stocks importants enregistrés en 2023 continuent de peser, en raison d’une campagne de distillation pas assez rapide, avec encore des stocks 2022 qui pèsent dans les caves, et donc sur des achats directement connectés à ce niveau de stocks. « Le marché est moins linéaire et les contrats se signent par vagues », indique l’interprofession, avec « des achats de vins blancs qui ont démarré tôt, de manière dynamique, et sont restés stables sur les rosés », poursuit Laure Lacombe.

Les contractualisations du millésime 2023 sont, à date, en retrait par rapport à la campagne précédente (-27 % en rouge, -8 % en rosé et -13 % en blanc ). « Oui, il y a un ralentissement sur le marché, mais c’est la même chose pour tout le monde », acquiesce Jacques Gravegeal. Mais plus que les contractualisations, le vice-président délégué d’InterOc préfère mettre l’accent sur les sorties de chai, « plus représentatives de la réalité de la dynamique du marché », avance-t-il. Affichant 5,2 millions hl à fin mars, celles-ci sont en recul de 4,1% (-220 000 hl) par rapport à la campagne précédente, la couleur rouge étant la plus affectée avec une baisse de 8,1% (-190 000 hl en un an). Le rosé en léger recul reste à un niveau quasiment habituel avec 1,55 millions hl (mais les sorties se sont dynamisées en avril), et les sorties de chai en blanc dépassent 1,5 million hl (+3,5 %).

Pourquoi ces différences?

Pour la première fois cette année, InterOc est capable de distinguer ces sorties de chai par département de production, relevant des situations très contrastées au sein de ce marché. « L’Hérault, qui représente 43 % de ces sorties de chai des pays d’Oc, est en progression de ces sorties sur les trois couleurs, quand le bilan est plus contrasté pour Aude, Gard ou Pyrénées-Orientales. La question est : pourquoi le rosé est en recul dans l’Aude, le rouge et le rosé dans le Gard, alors que le blanc y est dynamique, et une forte baisse des trois couleurs dans les Pyrénées-Orientales ? », développe Jacques Gravegeal. Sachant que même au sein de ces départements, « des îlots tendanciels se dessinent avec des secteurs géographiques en croissance malgré la tendance globale du département », affine Jacques Gravegeal. Pourquoi de telles différences tendancielles entre les départements, ainsi qu’au sein de ces derniers ? Jacques Gravegeal se fixe donc comme cap de répondre à ce « pourquoi ».

Outre des effets conjoncturels climatiques (sécheresse dans l’Aude) pouvant affecter l’offre de certaines zones, l’interprofession identifie également des facteurs structurels à ces différences. « On constate que l’approvisionnement des grandes marques mises en marché se fait préférentiellement auprès de grandes structures coopératives de vinification, que l’on trouve majoritairement dans l’Hérault, et dans l’Aude. Le Gard apparaît plus en difficulté en raison des structures de vinification plus petites », analyse la directrice d’InterOc, Florence Barthès. Pour Jacques Gravegeal, cette importante baisse de 29 % des sorties de chais de vins rouges (-8 % pour les rosés, +8,7 % pour les blancs) est également liée aux difficultés de caves gardoises qui « sont également productrices de Côtes du Rhône ou Costières de Nîmes rouges, dont le marché est difficile, et qui ont donc pu faire le choix de plus alimenter leurs volumes rouges en vins de Pays d’Oc comme une valeur refuge ».

Contraste gardois

Les responsables d’InterOc restent néanmoins perplexes pour avancer des explications sur ce contraste dans le Gard « qui a le pire résultat pour les vins rouges et la meilleure progression pour les vins blancs ». Progressant de 4 % dans les sorties de chai en blanc, l’Aude marque son recul le plus net sur les vins rosés (-11,4 %, -52 000hl) très certainement lié à la sécheresse et reste 1er département fournisseur de vins rouges pour la campagne (979 000hl, -8,4%) à date. Laure Lacombe répète le rythme atypique de cette campagne pour les vins blancs et rosés, avec des mois d’avril et mai bien engagés qui donneront le ton de la campagne pour les vins rosés.

Une hausse d’une quinzaine de centimes par bouteille chez le consommateur final pour gagner ces 10 € sur le vrac qui apportent l’équilibre

En conséquence de ce marché attentiste, les prix affichent une baisse relative à fin avril : -3,6 % sur rouge (-3,34 €/hl), -1 % sur rosés (0,8 €/hl) et -2,7% sur blancs (-2,92 €/hl). Globalement, les prix ont tendance à se maintenir sur les cépages et marquer une baisse plus nette sur les génériques. Dans le même temps, les prix de revient et de production ont augmenté pour les caves, générant une pression supplémentaire sur trésorerie et rentabilité. L’interprofession des vins IGP Pays d’Oc a en ce sens développé une étude interne sur les seuils de rentabilité des caves adhérentes au label. « Celui-ci se situerait à un prix moyen de 100 €/hl, alors que nous sommes à 92,5 €/hl en ce moment », détaille Florence Barthès, « il suffirait donc une hausse d’une quinzaine de centimes par bouteille chez le consommateur final pour gagner ces 10 € sur le vrac qui apportent l’équilibre ».

C’est toute la substance des discussions que Jacques Gravegeal et l'équipe de l’interprofession ont entamé auprès des autorités et de la grande distribution pour définir un cadre. « La pression sur la baisse de prix n’est bonne pour personne. Dix centimes sur un linéaire, ce n’est rien pour le consommateur. La GD, qui ne pèse plus que 34 % des mises en marché en France, doit arrêter de faire du vin un produit alimentaire comme les autres, avec des appels d’offres annuels. Pourquoi ne pas contractualiser pluriannuellement ses marques distributeur? Le vin est un produit plaisir et nous travaillons avec la GD dans cette perspective de segmentation et valorisation », termine Jacques Gravegeal.

 

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