ur la table des discussions, et des négociations ? Deux cognacs étaient servis ce lundi 6 mai aux présidents Emmanuel Macron et Xi Jinping lors du dîner d’État où le premier recevait le second pour marquer les 60 ans de l’instauration des relations diplomatiques entre les deux pays. Mobilisant les opérateurs de Cognac et d’Armagnac, la suspension de l’enquête antidumping chinoise ouverte contre les eaux-de-vie de vin européennes n’est pas encore gagnée alors que les avancées en la matière se limitent à des déclarations. « Je remercie le Président aussi de son ouverture quant aux mesures provisoires sur le cognac français, et le souhait de ne pas les voir appliquées pour ce qui est des mesures provisoires » déclarait dans la journée Emmanuel Macron à l’issue d’une rencontre tripartite avec la Commission Européenne.
Les opérateurs gascons et charentais restant circonspects, faute de précision concrèt dans la journée sur la nature de l'engagement chinois, mais ils peuvent espérer de nouvelles avancées grâce à leur présence à la table des convives en soirée. Au menu de l’Élysée, on trouve en apéritif le cognac Hennessy XO (avec d’autres produits du groupe LVMH : les champagnes Moët et Chandon Impérial Brut et Rosé) et en digestif le cognac Martell Cordon Bleu XO (groupe Pernod Ricard) qui a accompagné le dessert de Nina Métayer (fraises de printemps, meringue croquant et chantily à la fleur de sureau).
Alors que la Bourgogne est à l’honneur d’une déclaration conjointe entre la Chine et la France sur la coopération agricole (reconnaissance chinoise en mai des appellations Mâcon et Gevrey-Chambertin, avec annonce de nouveaux enregistrement d’indications géographiques bourguignonnes en 2025, et l’adhésion de la Chine à l’Organisation Internationale de la Vigne et du vin qui fête ses 100 ans à Dijon cette année), l’entrée du chef Mauro Colagreco (chair de tourteau et caviar Osciètre d’Aquitaine sous un voile de fleur) était accompagnée d’un Corton Charlemagne grand cru 2020 du domaine Édouard Delaunay (une cuvée gracieusement offerte et réalisée pour l’occasion précise la maison de Nuits Saint Georges). Parmi les autres vins servis, le millésime 2007 du château Lafite Rothschild (premier grand cru classé de Pauillac en 1855) avec le plat du chef Pierre Gagnaire (suprême de poulette de Bresse aux pousses d’épinards, bonbon de laitue, printanière de morilles au Vin Jaune du Jura) et le champagne Perrier Jouët Belle Epoque rosé 2014 (groupe Pernord Ricard) avec les fromages de la maison Quatrehomme (galoche au thym et petites pousses).


De quoi illustrer le propos introductif d’Emmanuel Macron au toast du dîner officiel, qui saluait « un art qui nous lie au combien, celui de la gastronomie. Voilà bien une passion que nos deux peuples ont en partage. Lève mon verre à un cycle de 60 ans d’amitié qui s’ouvre entre nos deux pays. » Les cognacs et armagnacs espèrent que la diplomatie aura porté ses fruits.
Photo : Maison Édouard Delaunay.