n visite officielle en France, le ministre du commerce chinois, Wang Wentao, a rencontré ce lundi 8 avril les représentants des spiritueux français pour les rassurer sur la conduite de l’enquête antidumping ouverte par la Chine à l’encontre brandies européens. Ce qui représente à 95 % les des eaux-de-vie de vin français : Cognac et Armagnac essentiellement. Au terme de deux heures d’échange, la Fédération des exportateurs français de vins et spiritueux (FEVS), le Bureau National Interprofessionnel du Cognac (BNIC) et le Bureau National Interprofessionnel de l’Armagnac (BNIA) rapportent dans un communiqué que Wang Wentao « a souhaité assurer les participants du fait que l’enquête serait menée dans le respect des règles chinoises et internationales, dans une logique d’écoute, le gouvernement chinois ne présumant aucunement à ce stade de son résultat ».
Alors que membres de la filière vin craignent une escalade diplomatique conduisant à des mesures et contre-mesures de rétorsion entre l’Union Européenne et la République Populaire de Chine (entre tensions sur les subventions des voitures électriques chinoises et sur la fast fashion), « les autorités chinoises souhaitaient maintenir une approche modérée et maîtrisée des procédures de défense commerciale qu’elles ne souhaitaient pas instrumentaliser » rapportent FEVS, BNIC et BNIA. Pour Wang Wentao, « la procédure en cours comme les autres cas existants entre la Chine et l’Union européenne pourront être réglés par le dialogue et la coopération » poursuivent les exportateurs, qui y trouvent des arguments pour plaider une résolution rapide et à l’amiable de ce conflit larvé auprès du gouvernement.
Dans son rôle, la Chine défend le sérieux de sa procédure, alors que le ministre chinois a poursuivi ses rencontres avec le gouvernement français, dont le ministre délégué au Commerce extérieur, Franck Riester. D’autres échanges entre Chine et France sont attendus début mai entre le président français, Emmanuel Macron, et son homologue chinois, Xi Jinping, pour marquer les 60 ans de relations diplomatiques entre les deux pays.
En attendant, une délégation des vins et spiritueux doit aller en chine pour « échanger avec nos collègues chinois sur ce que nous pouvons faire ensemble pour bâtir une coopération fructueuse, dans une relation pacifiée de compréhension mutuelle et de partenariat » indique dans un communiqué Gabriel Picard, le président de la FEVS qui défend « un dialogue indispensable pour progresser ensemble ».