es points sur les i du traité de libre-échange entre l’Union Européenne et le Canada, le CETA. « Nous viticulture sommes favorables au CETA » pose Jérôme Bauer, le président de la Confédération Nationale des producteurs de vins et eaux-de-vie de vin à Appellations d'Origine Contrôlées (CNAOC) ce 4 avril lors de la réunion de mise au courant de l’Union Générale des Viticulteurs de l’AOC Cognac (UGVC) à l’ABACA de Cherves-Richemont (Charente). Une affirmation claire pour une montée en pression sur les parlementaires de l’Assemblée Nationale après le vote de refus des sénateurs : « la fin du match n’est pas sifflé » résume Jérôme Bauer, qui relève que « depuis 2017 l’accord est en vigueur et permet de voir les résultats ».
Le vigneron alsacien mise ainsi sur la pédagogie pour expliquer les avantages concrets du CETA (la suspension des droits de douane en 2017 s’est accompagnée de +24 % d’expéditions de vins et de spiritueux) et lever les craintes (notamment celles de la filière bovine sur une concurrence canadienne pouvant apparaître à l’avenir). « Il faut que les politiques nous entendent » espère Jérôme Bauer, partageant son « incompréhension totale » face au manque de mobilisation de certains élus face aux poids économiques, sociaux et fiscaux de la filière en France. « Quand un accord d’échange est équitable et bénéfique, on se doit de le maintenir » confirme Anthony Brun, le président de l’UGVC, pour qui ce débat « paraît très loin de ce que l’on vit tous les jours dans la viticulture », notamment charentaise qui exporte 96 % de ses eaux-de-vie.
Ce qui pousse la filière Cognac à la plus grande mobilisation contre l’enquête antidumping chinoise. « Nous sommes otages » résume Anthony Brun, qui appelle à une résolution rapide et prévient : « nous sommes les premiers, nous ne serons par contre pas les derniers ». Les taxes Trump dans le cadre du conflit transatlantique Airbus-Boeing ayant en effet d’abord ciblé les vins avant de s’élargir aux spiritueux en termes de mesures de rétorsions. Appelant à la diplomatie, pour éviter toute logique de représailles et d’engrenage, la filière française des vins et spiritueux demande à l’exécutif de tout faire pour mettre un terme à cette menace. Espérant des avancées avec les prochaines rencontres lors du voyage officiel en France du président chinois Xi Jinping (pour marquer les 60 ans de relations diplomatiques franco-chinoises),
Anthony Brun note que quand l’Union Européenne annonce des taxes rétroactives sur les voitures électriques chinoises et des projets réglementaires sur la "fast-fashion", la filière Cognac n’est pas particulièrement rassurée. « On n’a pas l’impression d’échanges de bons procédés » grince le bouilleur de cru à façon. Et de répéter : « notre attente est simple, nous voulons pouvoir continuer systématiquement à vendre nos produits le plus librement possible. » En Chine comme au Canada. Mais aussi aux Etats-Unis où les prochaines élections présidentielles laissent planer le risque d'un retour des taxes punitives ciblant les vins et spiritueux.