e rythme ne faiblit pas pour la campagne des primeurs 2023 à Bordeaux. Ce jeudi 2 mai, le château Lafite-Rothschild sort à 396€ prix sortie négoce, soit une baisse de 32% par rapport au millésime 2022 d’après la plateforme anglaise Liv-Ex. Le premier grand cru classé en 1855 de Pauillac réitère ainsi sa stratégie gagnante de la campagne des primeurs 2019, avec un prix significativement réduit et un timing précoce le printemps 2020.
Quatre ans plus tard, le négoce et le marché ont exprimé leur attente d’une mise en marché rapide et d’une réduction forte des prix sur les 2023 après les flambées sur le millésime 2022. Tout l’enjeu étant désormais que ces mises en marché précoces à prix réduits emportent l’adhésion des acheteurs dans un monde marqué par l’inflation et la déconsommation. « Si les propriétaires alignent des prix cohérents avec le marché, les primeurs peuvent fonctionner. Dès qu’il y aura une erreur de jugement sur les prix, ça va s’arrêter » analyse Pierre Lurton, personnalité des grands crus classés de Bordeaux (avec la direction des châteaux Cheval Blanc à Saint-Émilion et Yquem à Sauternes pour LVMH) venant de mettre en marché les vins de sa propriété personnelle (le château Marjosse, 40 hectares en AOC Bordeaux).
En attendant la réponse des marchés, quelques jours seulement après la semaine de dégustation des primeurs (lundi 22-jeudi 25 avril derniers), les sorties sont soutenues et les baisses franches, avec, notamment, ce mardi 30 avril les châteaux Léoville Las Cases (-40 % pour le grand cru classé en 1855 à Saint-Julien) et Pontet-Canet (-30 % à Pauillac). L'avenir dira si avec une stratégie similaire le succès des primeurs 2019 peut se répéter avec le millésime 2023 ce printemps 2024.