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Montepulciano, nero d’avola, et agiorgitiko s’acclimatent au vignoble du Languedoc
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Changement climatique
Montepulciano, nero d’avola, et agiorgitiko s’acclimatent au vignoble du Languedoc

Dans l’Hérault, Jean-Pierre Venture cultive des cépages grecs et italiens. Il arrive à obtenir des vins frais et équilibrés en jouant sur les dates de vendange. Il tente désormais d’augmenter les rendements en travaillant sur le mode de taille.
Par Marion Bazireau Le 26 février 2024
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Montepulciano, nero d’avola, et agiorgitiko s’acclimatent au vignoble du Languedoc
Jean-Pierre Venture dans sa parcelle de montepulciano. - crédit photo : Mas de la Séranne
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as question pour Jean-Pierre Venture de rester isolé au milieu de ses vignes quand il a créé en 1998 le Mas de la Séranne à Aniane (Hérault) après 17 années dans l’industrie alimentaire. « Je me suis tout de suite impliqué dans les appellations Languedoc et Terrasses du Larzac. Je suis également resté ami avec les professeurs rencontrés lors de ma mise à niveau en viti-oeno à l’Institut Agro de Montpellier et je n’ai pas hésité à les appeler régulièrement pour qu’ils me guident dans la conduite du domaine ».

Bien entouré et bien renseigné, le vigneron s'est vite intéressé à l’adaptation de la viticulture au changement climatique. « En 2007, j’ai planté du grenache sur les portes-greffe 41B et 103 Paulsen pour retarder la maturité, et en 2012 j’ai planté mes premiers cépages tardifs, counoise et morrastel » relate-t-il.

Pour aller encore plus loin, Jean-Pierre Venture a pris l’initiative en 2018 de consacrer 2 de ses 18 hectares à l’essai d’une dizaine d’autres cépages tardifs censés mûrir à plus petit degré d’alcool (moins de 14% vol. alc. à maturité phénolique). « Sur les conseils de Jean-Michel Boursiquot, j’ai opté sur du 110R pour deux cépages italiens, montepulciano et nero d’avola, deux cépages grecs, agiorgitiko et assyrtiko. J’ai aussi planté des cépages patrimoniaux, comme le terret blanc, le piquepoul noir, le rivairenc, et d’autres pieds de morrastel, en prenant le carignan comme témoin ».

En 2021, Jean-Pierre Venture a réussi à faire rentrer cette parcelle expérimentale de bonne vigueur dans une étude de la Chambre d’Agriculture de l’Hérault visant à obtenir des références sur des cépages méditerranéens rouges en vue d’une adaptation du cahier des charges de l’AOP régionale. « Dans la limite de 10 % des assemblages, cela m'a offert la possibilité de réintégrer les raisins au reste de mes cuvées sans perdre l’appellation Languedoc » explique le vigneron.

Fraîcheur mais petits rendements

Jean-Pierre Venture parvient à apporter de la fraîcheur et de la complexité à ses vins en vinifiant ensemble cépages précoces et tardifs et en vendangeant les cépages dont il a le plus l’habitude (comme le carignan ou le cinsault) à différentes dates. Il sait qu’il ne trouvera pas de « cépage miracle », « résistant » aux canicules ou à la sécheresse, mais est agréablement surpris par l'acidité des vins et l'aromatique des cépages grecs et italiens. Il a en revanche arraché le rivairenc car il donnait des raisins trop peu colorés, et a été déçu de voir le morrastel décrocher l’an passé lors de la vague de chaleur de fin août.

Le vigneron vendange en moyenne 20 hl/ha sur sa parcelle expérimentale alors qu’il lui en faut 40 pour atteindre la rentabilité. « Conduit en gobelet à forte densité de plantation, l’agiorgitiko ne donne même aucun raisin alors qu’il a des bois magnifiques » regrette-t-il. Conseillé par le professeur Alain Deloire, il est en train de le transformer en guyot. Il a également remarqué que l’assyrtiko fait de longs bois et exige un palissage élevé. « Nous avons aussi constaté que les rameaux du nero d’avola s’écartent du plan de palissage et le taillons cette année en double cordon ». Jean-Pierre Venture espère que l’adaptation des systèmes de taille et le vieillissement de la vigne feront monter les rendements en puissance.

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Tous les commentaires (3)
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Dopey Le 01 mars 2024 à 13:41:46
Je suis d'accord avec jean Philippe, laissons aux espagnols le Carignan, le Grenache et le Mourvedre, aux rhodaniens la syrah, aux bourguignons le chardonnay et aux bordelais le merlot et le cabernet il nous restera l'Aramon, qui a fait la fortune de Béziers?Par contre rappelons nous qu'on trouve dans nos vignes pas loin de Narbonne des traces d'amphores Romaines et sans remonter aux calendes Grecques ( comme on dit à Agde) on peut penser que le bassin méditerranéen est un vaste melting pot et que « voler » des cépages à nos anciens colonisateurs n'est peut être qu'une juste compensation?
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Raffard jean Philippe Le 26 février 2024 à 15:51:33
Pourquoi ne pas laisser aux Grecs l'assirtiko et l'agiorgitiko, et le Montepulciano et nero d'avola aux Italiens? D'autant que ça ne marche pas fort. Respecter les cépages des autres et on respectera ceux du Languedoc
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Loïc Breton Le 26 février 2024 à 13:05:44
Très beau travail de Jean Pierre Venture et très intéressant car il finalise cet expérimentation jusqu'à la vinification et la commercialisation. On travaille her lui sur l expérimentation des porte greffe plus résistant à la sécheresse M2, M4 en comparaison avec le Ru 140. Coup de chapeau Jean Pierre car il le fait sur ses propres deniers. Les chambres d agriculture du Gard , Hérault, Pyrénées orientales expérimentent ces cépages tolérants sécheresse en finalisant jusqu'à la micro vinification. Il faut proposer à notre viticulture languedocienne des cépages adaptés au changement climatique. Loïc Breton
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