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"L’important c’est ce que l’on fait dans le vignoble, pas ce que l’on écrit pour l’administration"
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Anthony Brun
"L’important c’est ce que l’on fait dans le vignoble, pas ce que l’on écrit pour l’administration"

Concerné autant que mobilisé pour les manifestations agricoles contre les normes imposées sans contreparties, le vignoble charentais démontre avec sa certification rénovée que d’autres voies sont possibles avec des engagements environnementaux concertés pour concilier réalité de la production et attentes des marchés.
Par Alexandre Abellan Le 30 janvier 2024
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« Ce n’est pas l’administration qui va faire avancer la viticulture, c’est la réalité des actes » pointe Anthony Brun. - crédit photo : UGVC/C.K Mariot Photography
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a mobilisation pour la ferme France n’a pas de frontières. Dans le contexte actuel de fronde agricole contre les prix non-rémunérateurs, le poids des surtranspositions et la surcharge administrative, le soutien et la participation aux manifestations de vignobles bien lotis comme la Champagne ou Cognac pourraient sembler décalés, alors que ce ne sont pas les plus mal lotis. « Même si Cognac n’est pas à plaindre, nous n’en sommes pas qu’en soutien. Nous partageons les revendications sur les normes et la surcharge administrative » déclare Anthony Brun, le président de l’Union Générale des Viticulteurs pour l’AOC Cognac (UGVC), qui note que souvent ses adhérents viticulteurs sont également céréaliers et parfois arboriculteurs ou éleveurs. « Nous avons tous les mêmes contraintes. Nous sommes plus que concernés par cette mobilisation » poursuit le viticulteur de 30 hectares à Saint-Bonnet-sur-Gironde (Charente-Maritime), également producteur de céréales et de kiwis (respectivement 100 et 4 ha).

CEC actualisée

Si l’agriculture se mobilise contre les surtranspositions qui lui sont imposées sans concertation ni contrepartie, elle sait évoluer et s’engager d’elle-même pour améliorer ses pratiques et leurs impacts environnementaux. En témoigne à Cognac la présentation ce jeudi 25 janvier de la nouvelle Certification Environnementale Cognac (CEC) lors des vœux du Bureau National Interprofessionnel du Cognac (BNIC). Une démarche plus « centrée sur l’atelier viticole, plus progressive et plus inclusive » dont « l’effort de R&D relatif à cette transition s’appuiera sur l’association Imagine Cognac » précise l’interprofession. Cette évolution est née de la volonté de la production et du négoce « d’écrire une certification qui apporte des actes et pas de la paperasse » explique Anthony Brun, qui note que les 25 exigences viticoles du CEC se basent « sur du concret. L’important, c’est ce que l’on fait dans le vignoble, pas ce que l’on écrit pour l’administration. »

Une démarche construite par et pour les viticulteurs et négociants

Point capital pour l’acceptation de ce label interprofessionnel, « ce n’est pas imposé par d’autres : nous l’avons coécrit en prenant en compte les besoins. Le plus important pour le vigneron est de passer du temps dans le vignoble à améliorer ses pratiques plutôt qu’être dans ses bureaux. L’intérêt pour les négociants est de pouvoir expliquer ce qui est fait sur le terrain aux consommateurs » détaille le président de l’UGVC, qui défend « une démarche exigeante, mais au volet administratif réduit. Ce n’est pas l’administration qui va faire avancer la viticulture, c’est la réalité des actes. On remet du bon sens paysan dans la norme. » Reconnue certification environnementale de niveau 2 par le ministère de l’Agriculture, la nouvelle version de la CEC permet à la filière charentaise d’affirmer qu’« aujourd’hui on peut dire collectivement que nous sommes tous engagés dans une démarche d’amélioration continue » pointe Anthony Brun.

Soit une stratégie d’anticipation des futures attentes des marchés, alors que l’élevage des eaux-de-vie charentaises impose un décalage entre la production actuelle et leurs futures mises en marché. Il faut produire aujourd’hui ce que le consommateur demandera après-demain. Sachant que demain tout peut être rebattu dans l’accès aux marchés, la donne géopolitique s’invitant brutalement dans la stratégie commerciale. Après les taxes Trump aux États-Unis, Cognac fait face à la menace d’une enquête anti-dumping en Chine taillée sur-mesure. « Aujourd’hui, les conflits internationaux nous mettent en porte à faux. On ne peut plus accepter d’être pris en otage par un conflit qui nous est extérieur » soupire Anthony Bun, qui en appelle au soutien des pouvoirs publics : « les arguments de l’enquête chinoise antidumping pourraient s’appliquer à toute l’agriculture. Si les réponses apportées par la France et l’Union Européenne ne sont pas suffisantes, nous serons les premiers de cordée avant d’autres procédures pour un bras de fer commercial sur les voitures électriques. » La mobilisation pour la ferme France n’a pas de frontières.

En soutien symbolique aux manifestations agricoles, et au slogan "on marche sur la tête", l'UGVC a retourné ses panneaux ce samedi 27 janvier. Photo : UGVC.

 

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Ouiouiisnotdead Le 30 janvier 2024 à 21:00:51
Une nouvelle certification?.cool
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