iolent décrochage : en 2023, Cognac a commercialisé 165,3 millions de bouteilles pour un chiffre d’affaires de 3,35 milliards d’euros. Soit -22 % en volume et -15 % en valeur par rapport à 2022 indique le Bureau National Interprofessionnel du Cognac (BNIC). Présentant le bilan de ses expéditions ce 25 janvier pour les vœux à la presse de son nouveau président, Florent Morillon, l’interprofession charentaise assume un repli en 2023 « après les records d’expéditions de 2021 et 2022 » pour mieux se projeter vers une « reprise sur l’année 2024 à un rythme irrégulier ». L’incertitude étant de mise « face à un contexte géopolitique compliqué », ne serait-ce que par l’enquête antidumping sur les eaux-de-vie de vin européennes ouverte par la Chine ce 5 janvier. « Sur ce dossier, la coopération avec les autorités chinoises a été immédiate et rigoureuse » positive le BNIC.
Restant le premier marché du Cognac avec 35 % des bouteilles vendues en 2023, les États-Unis chutent de 46,5 % en volume par rapport à 2022. Les performances en Asie sont positives, entre reprise chinoise (+8 % à 32 millions de cols) et bond à Singapour (+27 % à 20,9 millions cols). Cinquième marché, la France suit une tendance positive, avec +7 % de ventes en volumes (à 6,3 millions cols).


Dans l’immédiat, Cognac doit achever la distillation de l’imposante vendange 2023. « La plus importante jamais enregistrée pour les cépages dédiés exclusivement au Cognac avec 12,2 millions d’hectolitres de vin » rapporte le BNIC. Soit une hausse de 17 % par rapport au millésime 2022. Bénéficiant de 10 jours de plus pour sa campagne de distillation, la filière charentaise va « reconstituer de manière accélérée la réserve climatique qui s’élève à 250 000 hectolitres d’alcool pur » indique l’interprofession, rappelant que les « volumes non utilisés en Cognac et non mis en réserve climatique ont pu cette année être dirigés vers des débouchés industriels comme les jus et sucre de raisin, sans déversement sur les autres régions de production ». De quoi rassurer le reste du vignoble alors que les commercialisations charentaises connaissent, si ce n’est une zone de turbulence, au moins la fin d’une période de grâce.