Suite à l'intervention de Gabriel Attal, les responsables gardois annoncent maintenir leur blocage de l'A9. "Vous êtes hors sujet M. Attal! Nous attendons des mesures sur notre revenu !", scande David Sève, président de la Fdsea du Gard. Le président du comité territorial gardois des vignerons coopérateurs Anthony Bafoil est sur la même ligne, ne comprenant pas l'attentisme du ministre de l'agriculture Marc Fesneau, qui n'a rien avancé du plan pour la viticulture qu'il doit dévoiler le 2 février prochain. "On ne veut pas un plan la semaine prochaine, on veut un plan demain. Pourquoi le ministre est resté assis à côté de Gabriel Attal sans rien dire ? Nous avons attendu trop longtemps. Tant que nous n'avons pas de réponse, nous restons!", tonne-t-il.
Dans l'Aude, le syndicat des Vignerons de l'Aude a appelé à une levée du blocage de Narbonne, estimant "ne plus pouvoir assurer la sécurité de tout le monde", et demande aux siens de rentrer chez eux. La situation reste néanmoins confuse avec beaucoup de vignerons et agriculteurs déterminés à rester sur place. Dans l'Hérault, les points de blocage de Montpellier sont levés et les organisations syndicales ont appelé les manifestants à rentrer chez eux en attendant le déplacement de Marc Fesneau la semaine prochaine. "Les annonces ne sont pas assez claires, la mesure sur le GNR est un simple retour à la normale", situe Ludovic Roux, président des Vignerons coopérateurs d'Occitanie.
Dans les Pyrénées-Orientales, la Fdsea a également appelé à la levée des blocages mais des actions éparpillées ont continué et beaucoup de participants semblent déterminés à ne pas rentrer chez eux.
En marge de l'intervention de Gabriel Attal, le ministre de l'agriculture Marc Fesneau a répondu à Vitisphere sur l'attente de 80 millions € que la filière viticole a rappelé sur le blocus narbonnais. "Je crois qu'on sera à la hauteur" a rétorqué le ministre sans encore rentrer dans le détail.
"L'Etat ne gagne pas un euro avec la réforme sur le GNR", annonce Gabriel Attal. Cette taxe est donc annulée et la déduction sera à présent faite au pied de facture à la livraison et l'Etat compensera plus tard au distributeur.
"Une hausse de fiscalité où l'Etat ne gagne rien et les petits perdent n'a pas de sens. On arrête ce qui était prévu" sur le GNR.
Versement dès le mois prochain de l'avance sur trésorerie : 215 millions € versés dans les trésoreries, une avance de l'Etat
Marc Fesneau viendra le 2 février annoncer un plan conséquent en Occitanie
Des mesures de trésorerie et des mesures face à la surproduction, via une enveloppe conséquente, sont annoncées. "Je ne laisserai pas les viticulteurs être étranglés par des taux d'intérêt qu'ils ont à payer alors qu'ils sont dans une situation très difficile", assure le Premier Ministre.
"L'agriculture est au-dessus de tout", annonce le Premier ministre, et "nous avons reçu le message 5 sur 5".
Le gouvernement a entendu et "a compris" pour construire un nouveau chapitre pour l'agriculture française.
"On se bat pour notre indépendance agricole et notre souveraineté", défend Gabriel Attal, et caresse les agriculteurs dans le sens du poil en abordant les thèmes de la souveraineté, l'écologie punitive, les progrès apportés par Egalim. Il annonce "un effort inédit" :
- Simplification drastique des procédures et des normes, à l'image des 4 arrêtés préfectoraux simplifiés en Haute-Garonne suite aux réunions des agriculteurs avec le préfet. "Nous allons appliquer cette méthode partour en France"
- Abrogation du délai de recours de quatre mois spécifique aux agriculteurs pour les projets sur l'eau
- Suppression d'un échelon de juridiction
- Délai maximum de dix mois pour tous les recours (juge)
- Passage de 9 à 2 mois pour les curages
- L'OFB passe sous la tutelle du préfet, et prise de mesures de "bon sens" pour faire baisser la pression. "Faut-il une armée de contrôleurs pour une haie ? "
- Un seul plan de contrôle administratif par an pour chaque exploitation
- 14 réglementations cohabitent aujourd'hui sur les haies. Passage à une seule réglementation unique
- Sortie de l'incohérence sur le débroussaillement
- Pause sur le zonage des zones humides et des tourbières
- Faire respecter partout la loi Egalim sans exception : renforcement des contrôles, pression maximale dans les négociations, prononcer 3 sanctions très lourdes contre 3 situations identifiées d'entreprises ne respectant pas Egalim. "Notre main ne tremblera pas"
- Versement plus rapide des aides d'urgence. En particulier sur la MHE (élevages). Budget 50 millions €
- Doublement du fond d'urgence pour la Bretagne
- Aide de 50 millions € pour la filière bio
AB
Revenus au plus bas, crise de l’élevage, MHe, grippe aviaire, loi egalim non-respectée, soutien aux jeunes pour qu’ils s’installent... les orateurs prennent tour à tour la parole face aux trois ministres assis derrières des bottes de foin. Chaque prise de parole des responsables agricoles est applaudie par leurs pairs. Les JA du Gers indiquent que sans soutien à l'installation, ils seront sur les autoroutes demain
Le premier ministre Gabriel Attal arrive accompagné du ministre de l'agriculture Marc Fesneau et le ministre de la transition écologique Christophe Béchu. Il doit s'entretenir avec Ludovic Calvet et une quarantaine d'agriculteurs présents. Une table ronde démarre sans que la presse soit conviée
Face aux dernières actions violentes lors des manifestations vigneronnes (MSA brûlée, négoces ciblés à Béziers et Nîmes...), Carole Delga, la présidente de région Occitanie, indique à Vitisphere qu'elle "condamne totalement cet acte et tout acte de violence", mais "supporte les revendications".
D’après un premier tour des présents, aucun représentant du vignoble n’est sur place. À noter la présence de Carole Delga, la présidente de région Occitanie, presque venue en voisine depuis son Comminges.
Photo : Amélie Bimont.
L’annonce se tient chez Ludovic Calvet, 45 ans, éleveur de 250 têtes sur 200 ha. « Matignon m’a appelé à 8h, je pensais que c’était une blague » confie-t-il.
Ludovic Calvet attend le premier ministre avec la presse. Photo : Amélie Bimont.
Depuis une semaine avec une extension des mobilisations agricoles, y compris vigneronnes, le gouvernement voit le sujet agricole monter en puissance et s'est engagé à donner des réponses rapides et concrètes. Dans le cahier des doléances agricoles se trouvent la juste rémunération, l'arrêt des surtranspositions des normes, la simplification administrative...
Le premier ministre Gabriel Attal annonce se rendre ce vendredi 26 janvier « dans une exploitation agricole bovine à Montastruc de Salies en Haute-Garonne pour échanger avec des agriculteurs et répondre à leurs préoccupations ». Il sera accompagné de Marc Fesneau, ministre de l'Agriculture, et Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique.
Photo : Amélie Bimont.