uvert du lundi 20 novembre au mercredi 20 décembre, le guichet bordelais de demandes définitives d'aide à l'arrachage sanitaire a reçu 1 200 candidatures pour 9 000 hectares de vignes candidates à l’arrachage à 6 000 €/ha. Demandes réparties en deux volets : 700 dossiers pour l’arrêt de toute activité agricole sur 4 000 hectares (vignobles arrachés pour du boisement ou des zones naturelles/jachère) avec les fonds de l’État qui seront largement suffisants pour absorber la demande, avec 24 millions € utilisés sur une enveloppe possible de 38 millions €, mais aussi 500 dossiers pour 4 000 ha de diversification agricole (parcelles réorientées vers d’autres productions) avec les fonds du Conseil Interprofessionnel du Vin de Brodeaux qui sont limités à 19 millions € et seront insuffisant pour répondre à la demande de 30 millions €. Un dépassement prévu grâce à la campagne de précandidature de cet été, qui annonçait 1 085 dossiers pour 9 251 ha, dont 3 800 ha pour l’arrêt d’activité et 5 500 ha pour diversification. « A ce jour, les demandes de diversification enregistrées sur la plateforme excèdent l’enveloppe » confirme un communiqué du CIVB et du ministère de l’Agriculture, précisant que « si les demandes excèdent l’enveloppe financière disponible, celles-ci feront l’objet d’un coefficient stabilisateur limitant les surfaces éligibles, qui sera déterminé à l’issue de l’instruction de l’ensemble des demandes ».
Désormais les candidats doivent attendre de recevoir une Autorisation de Commencement des Travaux (ACT) pour procéder aux arrachages validés jusqu’à la date limite du 31 mai 2024. « Le dispositif d’arrachage élaboré conjointement par les services de l’Etat et par le CIVB vise, dans une logique d’enrayement de la flavescence dorée, à contribuer à maintenir ce nuisible à un niveau de prévalence le plus bas possible en dé-densifiant le vignoble bordelais » rappellent ministère et CIVB dans un communiqué. Annoncé en mars, l’outil d’arrachage sanitaire visait à arracher jusqu'à 9 500 hectares avec une enveloppe globale de 57 millions €. Dispositif tripartite entre l’État, le CIVB et la région Nouvelle-Aquitaine, s’y ajoutent les fonds FEADER de la région Nouvelle-Aquitaine qui mobilisera 10 millions € pour la reconversion agricole des terres après arrachage.
Cet hiver d'autres arrachages, en dehors des primes, sont prévus dans le vignoble bordelais, faisant face à un fort déséquilibre entre l'offre et la demande qui conduit des exploitations dans des impasses économiques et humaines. Rappelons que les données départementales indiquent que 70 % des agriculteurs ont un revenu inférieur au SMIC en 2021, que les calculs de rentabilité économique du vin en vrac par le collectif des viticulteurs évoquent des ventes à perte quasi systématiques depuis plus d’une décennie et que d’après un sondage de la Chambre d’Agriculture, 35 000 ha sont actuellement en difficulté au sein de 1 320 domaines viticoles. Ces difficultés structurelles sont particulièrement visibles avec la croissance vignes en friche qui pullulent dans le département.