nion sacrée ce vendredi 15 décembre : Etienne Guyot, le préfet de la région Nouvelle Aquitaine, Alain Rousset, président du Conseil régional de Nouvelle Aquitaine signent le pacte d’ambition pour l’agriculture biologique jusqu’en 2027. Objectifs à atteindre ? 18 % de la surface agricole utile régionale en Bio, 25 % des exploitations en agriculture biologique, 30 % des installations avec la dotation "Nouveaux et jeunes agriculteurs" annuelle en agriculture bio. Côté financier, pas d’engagement de l’Etat mais des crédits seront mobilisés en commission permanente au titre des budgets primitifs du Conseil Régional, tout au long de la période du Pacte*. Depuis le premier pacte signé en 2017, les surfaces conduites en bio ont doublé et atteignent aujourd’hui 10 % de la surface agricole utile pour 14% des agriculteurs néo-aquitains. Reste que ce pacte 2023/2027 tente de venir au secours d’une filière qui prend l’eau.
Après avoir connu une croissance à deux chiffres, le tassement de l’agriculture biologique s’est fait jour depuis 2021, pour enregistrer une diminution cette année de moins 2 % par rapport à 2022 en surfaces agricoles utiles et en nombre d’agriculteurs. Augmentant de 50 % entre 2017 et 2020, la consommation en produits est en baisse pour la troisième année consécutive. « Pas de panique à bord » prévient Pierre-Henri Cosyns, président des Vignerons Bio Nouvelle Aquitaine, signataire de ce pacte, même si le tableau se noircit.


« J’ai rencontré en 2023, plusieurs acteurs du négoce bordelais pour connaitre leurs ambitions stratégiques vis à vis du vin bio dans les années à venir. A l’exception d’une maison ayant un discours volontariste quant au développement d’une marque forte de Bordeaux Bio, les autres acteurs ont tenu un discours plutôt attentiste, voire pessimiste. Les circuits notamment cavistes et restauration eux ont repris des couleurs » note Pierre-Henri Cosyns, qui entend relativiser : « Nous observons des déconversions mais elles ne sont pas massives. La diminution des conversions est de l’ordre de 2 à 3 % en moins par rapport à 2022 » indique-t-il.
Des déconversions qui s’expliquent par des arrêts de production, par des diminutions de surface pour coller à la restructuration de l’outil productif et par le coup d’arrêt des coopératives dans l’engagement bio. Malgré tout, le président des Vignerons Bio Nouvelle Aquitaine répète un discours bien huilé à ses 230 adhérents : « ne prenez pas de décision hâtive en matière de déconversion. Faites un bilan d’analyse des couts, des circuits de commercialisation. Gardez le cap ». Trop d’optimisme ?
* : De fait, la Région ne lésine pas dans son soutien aux producteurs bio : aide au maintien à hauteur de 16 millions d’euros, (Région + Feader 2022), aides aux investissements de 9,5 millions € (Région +Feader 2022), soutien aux structures qui accompagnent les exploitations pour assurer leur pérennité (conseils individuels et collectifs pour 1,2 million € de crédits régionaux en 2022). Le transfert de connaissances a mobilisé 2,2 millions € (Région et Feader) en 2022.