a visibilité sur les réseaux sociaux ne fait pas tout commercialement, mais ça peut toujours aider à ouvrir de nouveaux marchés. Dans la course aux communautés d’amateurs de vin (ou « wine lovers »), les crus bordelais ne sont pas en reste comme le montre le premier classement Sowine Digital (prenant la suite de l’étude portée par la start-up MyBalthazar, fondée par Benjamin Sonnet et acquise par l’agence Sowine cette année), qui a étudié la présence en ligne de 400 marques d’août 2022 à août 2023 selon le nombre d’abonnés et les interactions générées (avec l’annonce de 25 millions de données traitées). Principal constat : « le niveau de maturité et de professionnalisme s’élève encore cette année à Bordeaux. Reste à savoir si de nouvelles plateformes comme TikTok feront de nouveau bouger les lignes dans les mois à venir » résume dans un communiqué Sylvain Dadé, directeur associé de Sowine.
Réseau social connu pour ses images léchées, « Instagram est une nouvelle fois la plateforme sur laquelle la concurrence est la plus forte » note le rapport, qui place sur le top 10 pas moins de 10 grands crus classés en 1855 avec les châteaux Margaux, Haut-Brion, Cos d’Estournel, Mouton-Rothschild, Lafite Rotshchild (numéro un l’édition précédente), Ducru-Beaucaillou, Lynch-Bages, Talbot, Gruaud-Larose et Pichon Baron. Notant que de nouveaux grands crus classés créent des pages officielles sur Instagram (comme les châteaux Ausone et Cheval Blanc), Sowine relève l’absence d’autres icônes (château Latour, Petrus…).
Hégémonique par le passé, le réseau social Facebook connaît actuellement un désengagement des propriétés bordelaises. Dépendant comme Instagram du groupe Meta, « Facebook passe désormais au deuxième plan pour la majeure partie des domaines » note Sowine, faisant état d’« un nombre de publications en baisse et moins de sponsoring média, pour un engagement global qui a donc tendance à diminuer ». Continuant d’investir sur ce réseau, on trouve sur le podium des crus classés : Cos d’Estournel (Saint-Estèphe), château Gruaud Larose (Saint-Julien) et château La Gaffelière (Saint-Emilion). Mais le top 10 contient des propriétés plus modestes, comme le château Cazebonne (très impliqué dans le collectif Bordeaux Pirates) ou le château Haut-Bourcier (se développant notamment sur l’évènementiel à Blaye).
Linkedin, plateforme stratégique
Réseau professionnel en développement, Linkedin devient « une plateforme stratégique pour les marques et domaines du Bordelais » analyse Sowine, avec en leader les châteaux Lagrange, Cazebonne, Phélan Ségur… Soit un panel diversifié avec un cru classé de Saint-Julien, un vin rebelle de Graves et un ancien cru bourgeois de Saint-Estèphe. Le match est encore plus ouvert sur la plateforme de vidéos Youtube, où se positionnent sur le podium les châteaux de Reignac, Anthonic et Smith Haut Laffitte. Soit un Bordeaux Supérieur qui n’a jamais manqué d’ambition (quitte à jouer de comparaisons retoquées par la justice), un Moulis-Médoc développant l’agroforesterie, et un cru classé de Graves connu pour ses développements dans l’œnotourisme et les soins cosmétiques (avec la marque Caudalie). Pesant dans le débat public, le réseau social X (ex-Twitter) reste « toujours moins utilisée par les marques et domaines que les autres plateformes social media. Ainsi, seules 26 propriétés bordelaises ont tweeté plus d’une fois par mois en moyenne au cours des douze derniers mois » pondère Sowine.