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Les cours du Bordeaux rouge plient, mais ne cassent pas
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Ça aurait pu être pire
Les cours du Bordeaux rouge plient, mais ne cassent pas

Pas de miracle, mais pas de scénario catastrophe sur les prix des vins rouges de Bordeaux rouge, bio comme conventionnel, qui enregistrent de nouvelles baisses notables sur la dernière campagne, mais moins fortes que craintes. Face à l'augmentation des coûts de production, des ventes se font toujours plus à perte, sans permettre de relancer la machine commerciale.
Par Alexandre Abellan Le 15 septembre 2023
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Les cours du Bordeaux rouge plient, mais ne cassent pas
La campagne 2022-2023 n’aura pas été très active à Bordeaux, étant même plutôt molle avec 1,4 million hl de contrats vrac (-14 % par rapport à la précédente campagne, loin d’être brillante). - crédit photo : Alexandre Abellan
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epuis la suspension des publications hebdomadaires et mensuelles des contrats d'achat de vin des vins de Bordeaux, décidée le 24 octobre 2022 par le bureau du Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux (CIVB), l’absence de communication officielle sur les volumes et prix d’échange des lots de vin en vrac bordelais laisse place aux rumeurs les plus folles dans le vignoble. Ici on parle de transactions à moins de 700, voire 600 euros le tonneau de Bordeaux rouge conventionnel... Là, il est question de lot de Bordeaux rouge bio à 1 300 € le tonneau… Et on ne parle même pas des rumeurs sur des prix indécents de destockeurs pour des vins embouteillés ! Mais au lieu d'écouter le vigneron qui a vu le viticulteur, qui a vu le courtier, qui a vu le négociant, le juge de paix reste le bilan de campagne 2022-2023 publié récemment par le CIVB.

Dévoilant de nouvelles baisses en prix et volumes, ce bilan annuel permet de connaître le cours moyen des vins conventionnels en AOC bordeaux rouge : 934 euros le tonneau, pour 682 000 hl d’AOC Bordeaux rouge échangé (-10 % en prix moyen et volume par rapport à la campagne 2021-2022). Bien loin des quasiment 1 500 €/tonneau affichés en 2017-2018, ce cours reste supérieur à ce que la mévente des vins rouges AOC laissait présager comme dégringolade (la déconsommation structurelle s’accélérant à cause de l’inflation conjoncturelle). Au final, les bordeaux rouges n’ont pas autant cédé que craint, la distillation de crise à 75 €/hl de vin AOC ayant pu soutenir les cours (soit 670 €/tonneau). La situation économique reste cependant peu glorieuse, les coûts de production continuant de flamber (GNR, phytos, engrais...), les coûts de production vont augmenter alors que les cours diminuent (voir encadré).

Bordeaux bio n’est pas enterré

Baissant de 36 %, à 16 000 hl, les échanges en vrac de Bordeaux rouge labélisé bio marquent le pas et chutent de 36 % en volume. Leur prix moyen chute aussi, de 9 %, à 1 786 €/tonneau en un an. Là aussi, le contexte faisait craindre de plus mauvaises performances. Loin des 2 143 €/tonneau enregistrés en 2018-2019, ces cours auraient pu s’effondrer totalement face à l’inflation (pénalisant les ventes de bio) et à la vague annoncée de conversions sans débouchés fléchés (et destinés au vrac, ce qui a inquiété dans toute la filière bordelaise). Finalement les prix de vente en bio sont restés supérieurs à ceux du conventionnel (quasiment le double). Les cours du bio pourraient même remonter ces prochaines semaines, les volumes de bio 2023 n’étant pas appelés à être pléthoriques à Bordeaux après la pression historique du mildiou cet été 2023. Un repli de l’offre qui devrait perdurer, comme une vague de déconversion est prévisible après la galère du dernier millésime.

Une résolution par l’abandon qui prospère à Bordeaux, où les friches se développent et les projets d’arrachage s’ancrent dans les mentalités : dans le cadre du plan primé, mais aussi d’entreprises souhaitant réduire la voilure sans sacrifier des terres viticoles. Si l’attentisme est de mise sur un marché du vrac sans indicateur en temps réel, l’heure est aux évolutions pour les pans du vignoble bordelais qui se retrouvent dans une impasse.

 

Des prix de vente inférieurs aux coûts de production

Alors que les interventions viticoles explosent en 2023 (face au mildiou, les vers de la grappe, etc.), les coûts des intrants ont continué d'augmenter pointe Arthur Gaubet, conseiller pour les entreprises vitivinicoles à la Chambre d'Agriculture de Gironde. Finalisant le référentiel des coûts de production des vins de Bordeaux, ses services rapportent déjà des augmentation de 60 % du prix du GNR, de 16 % des fongicides, de 7 % des engrais (+11 % pour ceux organiques)... Sans oublier les hausses du SMIC pour les salariés y étant rattachés, ainsi que les nouveaux bonds des frais de mise (+20 %, notamment à cause des bouteilles en verre). "On a des postes qui augmentent, et qui sont relativement importants dans les coûts de production" souligne Arthur Gaubet.

A noter que faute d'accord interprofessionnel, il n'y a pas d'obligation pour les acheteurs de vins de Bordeaux de respecter un prix minimum tenant compte des coûts de production (la loi Egalim donnant cette dérogation aux vins et spiritueux).

 

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Tous les commentaires (4)
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Dominique Le 18 septembre 2023 à 15:52:11
Si les prix réels étaient bien ceux-ci, le CIVB ne les garderait pas cachés. Là, on est dans de la réalité augmentée. Très augmentée. Ce genre de procédés est très en vogue dans le monde. Notre ami Xi Jin Ping a fait disparaître des publications officielles, tous les chiffres qui ne lui convenaient pas. Par exemple, les chiffres du chômage des jeunes ont disparu, alors qu'ils étaient en plein essor. A Pékin comme à Bordeaux, les oligarques ne brident pas leur pouvoir.
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levigneronénervé Le 16 septembre 2023 à 16:02:40
Le cours moyen est un paravent qui cache la funeste réalité. Dans le cours moyen, on y retrouve les vracs qualifiés (élevage barriques, thermo...) et on oublie les vins qui partent aux enchères du liquidateur judiciaire pour une poignée d'euros ( contrats non enregistrés). La réalité est entre 500 et 800 euros le tonneau, largement en dessous d'un prix de revient traditionnel. Ce cours moyen permet de culpabiliser l'entreprise incapable de vendre plus cher et exonère le CIVB de toute responsabilité. Nos élus de 20 ans peuvent dormir sur leurs 2 oreilles, les services du CIVB veillent !
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gregoire Le 15 septembre 2023 à 13:51:00
Le prix moyen...possible d'avoir l'écart type? le volume par tranche de prix? Le bio n'est pas obligatoirement déclaré comme bio sur les contrats interpro, non? ce qui fausse les cours. Quel est le volume de bio vendu déclassé en conventionnel?
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VignerondeRions Le 15 septembre 2023 à 12:43:35
Je ne connais pas l'homme, qui a vu l'homme qui a vu l'ours, mais je me demande encore comment on arrive à ce prix moyen avec les contrats fait par les collègues (800? en Bio et en conventionnel). A priori il y en a qui doivent vendre bien mieux. Ou alors c'est l'art de communiquer, comme l'expliquait Daniel Herrero, lors d'une conférence, dans communiquer, il y a commu (commun = ensemble) et pour le reste chacun comprendra.
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