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La viticulture française face à l’effondrement de la consommation mondiale de vin
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Congrès des vins IGP
La viticulture française face à l’effondrement de la consommation mondiale de vin

Lors de son congrès en Corse, la confédération des vins IGP a dressé un bilan très alarmant de l’évolution de la consommation de vins dans le monde et en France. Il est plus qu’urgent de trouver des solutions pour renouer avec les jeunes.
Par Bertrand Collard Le 27 juin 2023
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La viticulture française face à l’effondrement de la consommation mondiale de vin
Gérard Bancillon se gratte la tête pour trouver les bons mots dans sa conlusion du congrès des vins IGP le 22 juin en Corse. - crédit photo : B. Collard
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a voix est tranquille, posée, mais son constat est très dur. « La conclusion, c’est que nous sommes très mauvais. La situation globale de la filière atteste de notre incompétence sur pas mal de points. On ne peut que s’améliorer pour éviter le naufrage », résume Gérard Bancillon, président de la confédération des Vins IGP de France à la fin du congrès de son syndicat, le 22 juin à Moiriani en Corse.

Sauter par la fenêtre

Il y avait effectivement de quoi broyer du noir ce jour-là. D’ailleurs un des auditeurs l’a fait remarquer à Gérard Bancillon. « Tout à l’heure, on m’a envoyé un gif de quelqu’un sautant par la fenêtre », a-t-il raconté, dans un trait d’humour, lors de son allocution de fin de congrès.

Pour commencer Jean-Philippe Perrouty, directeur d’IWSR France a dressé un bilan de l’évolution de la consommation mondiale de vin tranquilles et effervescents. En illustration de son intervention, il a présenté un graphe faisant étant d’une chute constante depuis 2017 où elle a culminé à 245 millions d’hl pour passer en dessous de 220 millions d’hl l’an dernier.

Les Etats-Unis sur le déclin

« La Chine s’est effondrée. En France, la consommation a subi un déclin accéléré pendant le Covid. Les Etats-Unis qui ont porté la croissance entre 2015 et 2017, sont sur le déclin depuis 2021. Le Japon a perdu 1,5 millions d’hectos depuis 2017 », a-t-il égrainé.

Jean-Philippe Perrouty a poursuivi son constat par couleur. « Entre 2017 et 2022, la consommation mondiale de vin rouge a baissé de 20%, celle de blanc de 6% et celle de rosé de 3%. Les blancs et les rosés ont été des amortisseurs de la décroissance. En France, en cinq ans, la consommation de rouge a chuté de 38 % », a-t-il détaillé.

Pour lui, « cela ressemble à une purge » après quoi la consommation pourrait se stabiliser. Pour finir sur une note d’optimisme, il a souligné « qu’il existe des poches de croissance : le Brésil, la Corée du Sud, la Pologne, le Mexique. Il n’est pas interdit de penser que le marché va repartir ».

Un lien qui s'effiloche

En France, on peut en douter si l’on en croit l’analyse de Krystel Lepresle. Lors de son intervention, la déléguée générale de Vin et Société a montré à quel point le lien des Français avec le vin s’effiloche au fil des générations. Si les baby-boomers (56-81 ans) comprennent, connaissent et apprécient le vin, il ne l’est plus du tout de même des jeunes.

Krystel Lepresle situe la rupture la génération Y (28-46 ans). « Pour cette génération, le vin c’est toujours la France, mais c’est complexe, difficile d’accès et elle ne connait pas les appellations. De plus, elle est convaincue que la consommation d’alcool présente un risque pour la santé », a-t-elle expliqué. Chez la génération Y, la consommation de vin est occasionnelle, voir exceptionnelle. Chez la suivante elle n’est qu’exceptionnelle. Il faut avoir à l’esprit que 5% des ménages français -les plus âgés- absorbent à eux seuls 42 % des volumes !

Beaucoup d'optimisme

Pour Sylvain Dadé, cofondateur de l’agence Sowine, rien n’est perdu. « J’ai beaucoup d’optimisme dans la capacité des IGP à se connecter au consommateur. Vous avez beaucoup d’atouts à faire valoir : le plaisir, la sincérité, l’humain, la transparence », a-t-il déclaré avant de dérouler des considérations théoriques sur la création ou renforcement des marques pour « s’élever dans la désirabilité ».

Trouver des marchés ailleurs

Comment rebondir ? A la fin de la table ronde des idées ont fusé. « Si on veut éviter un désastre dans nos territoires, il faut trouver des marchés ailleurs qu’en France », a lancé Joël Boueilh, président des vignerons coopérateurs de France.

« Il y a une vraie révolution à faire, a dit Denis Verdier président de l’IGP Gard. Il faut des vins avec moins d’alcool. Le secteur IGP est le mieux placé pour innover. »

Jacques Gravegeal, président de Pays d’Oc a dit tout le mal qu’il pensait de l’arrachage –« c’est faire la place pour d’autres »- et dénoncé les importations intempestives de vins d’Espagne « qui détruisent les équilibres ».

Difficile conclusion

Dans sa « difficile » conclusion, Gérard Bancillon a aussi voulu « retenir des signes d’espoir : les sparkling, le goût pour les produits sucrés et les produits locaux, ce que sont les vins IGP. La plupart des consommateurs ne connaissent pas le signe IGP. Nous avons un gros effort à faire en matière de communication. »

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Tous les commentaires (3)
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Pascalou Le 17 juillet 2024 à 19:05:01
C est bien dommage de délaisser le vin pour d autres alcool plus néfaste ou plus mauvais pour la santé? il faudrait réconcilier les jeunes avec nos coutumes ancestrales afin d aider nos vignerons?coutumes que l'on perd petit à petit?et c est bien triste?pour ma part je ne bois que du vin et je vais très bien? mdr? petite aparté? merci pour vos commentaires?
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FM Le 28 juin 2023 à 09:24:59
Il faudrait faire un effort d accueil des "jeunes" consommateurs par les vignerons dans les salons, ou certains (heureusement pas tous) simplement ignorent les jeunes. Mon fils, fana de vins ( WSET3) et 29 ans en a fait souvent l expérience...et dès que je le rejoins cela devient plus facile.
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MG Le 27 juin 2023 à 18:44:39
Il est bon de rappeler qu'en France, notre propre vin est jugé "périlleux" pour les consommateurs. Comment s'étonner du fait que le reste du monde n'en veux pas ?
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