i le recul massif (-48 %) des surfaces de vignes en conversion bio a marqué la présentation, le 1er juin, des chiffres annuels du bio par l’agence bio, le président de SudVinBio Nicolas Richarme tient à souligner que « les chiffres de commercialisation maintiennent malgré tout le cap ». Malgré l’inflation, les chiffres de ventes de vins bio ont atteint 1,2 milliard d'euros en France en 2022, seul produit bio à avoir enregistré une hausse des ventes (+2% en 2022).
« Nous sommes évidemment bien loin des +20 % que nous pouvions enregistrer il y a encore 5 ans, mais cela concernait des volumes bien moindres, et au regard du contexte actuel de recul de toutes les filières bio et de l’inflation, le vin bio résiste bien ! », convient-il. L’agence bio avait souligné que la part du bio représentait 6% du panier de courses des Français en 2022.


La solidité de la mise en marché des vins bios en France tient grandement à la part de vente directe par les producteurs, représentant 47% des ventes globales. Grâce à ce circuit de commercialisation principal, les volumes et valorisations des vins bios sont protégés des aléas du marché. « Les ventes en grande distribution et en magasins spécialisés ont chacune baissé de 7% cette année, alors que la vente directe a progressé de 5 %, +8 % chez les cavistes et +12 % en restauration », détaille Nicolas Richarme. Le président de SudVinBio voit dans ces tendances un argument supplémentaire en faveur de la pédagogie indispensable qui dot accompagner la proposition des vins bios. « La vente de vins bios doit être accompagnée d’explication et de pédagogie, pour que le consommateur soit informé de la valeur et des contraintes de production supplémentaires de nos vins », abonde Nicolas Richarme.
Alors que le millésime 2022 va fournir des volumes supplémentaires conséquents au marché, le président de SudVinBio veut voir un signe positif dans cette fermeté du marché bio français, sans oublier que « ces nouveaux volumes devront servir à la conquête de marchés export, sur lesquels le travail de prospection entrepris ne portera ses fruits qu’au bout d’un certain temps ». Outre les chiffres de l’Agence bio, les organisations bio n’ont pour l’heure pas suffisamment d’outils à disposition pour évaluer la valorisation moyenne des vins bios mis en marché directement par la production. « Seuls les chiffres du marché vrac nous orientent là-dessus, même si ce débouché garde une place minoritaire pour les vins bios. Alors qu’on nous annonçait une catastrophe avec l’arrivée du millésime 2022, les données mercuriales indiquent certes des cours du bio plutôt à la baisse, mais dans une proportion raisonnable de -10% », synthétise Nicolas Richarme.