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-48 %, la conversion bio du vignoble dégringole
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En 2022
-48 %, la conversion bio du vignoble dégringole

Coup d’arrêt pour le vignoble bio, qui connaît un violent recul dans sa dynamique de conversion en 2022, diminuée de moitié. Commercialement, le repli des ventes en grandes surfaces est compensé par le développement d’autres réseaux valorisés.
Par Georges Jacobs Le 01 juin 2023
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-48 %, la conversion bio du vignoble dégringole
Aperçu des surfaces bio en France, avec le top 10 des départements viticoles convertis/en conversion. - crédit photo : Agence Bio
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ueule de bois pour la bio. En 2022, les surfaces de vignes en première année de conversion bio tombent à 13 000 hectares en France, d’après les chiffres présentés ce premier juin par l’Agence Bio. Soit une croissance de 5 % des surfaces totales par rapport à 2021, mais surtout une baisse de 48 % des engagements par rapport à l'an passé (+24 800 ha), mettant un frein à des années de croissance soutenue (+20 % en 2021 par rapport à 2020). Si l’ensemble des filière bio est en recul (-40 % d’agriculteurs en première année de conversion), le coup d’arrêt est particulièrement marqué dans le vignoble (les grandes cultures sont cependant au-dessus, avec -59 %), jusque-là préservé par le repli du bio, qui était déjà nettement visible en 2021 sur les autres cultures végétales (ainsi que l’élevage). Anticipée comme une lame de fond (notamment en Occitanie), la dynamique de conversion des vins bio est désormais vue comme un tsunami déséquilibrant une partie des marchés du vin bio (notamment du vin en vrac), mais les tendances commerciales demeurent nuancées pour les vins bio (très présents sur les réseaux traditionnels, ainsi qu’à l’export et en vente directe).

Faisant état d’un repli des ventes de produits bio en grande distribution (-5 %), en magasins bio (-9 %) et chez les artisans (-3 %), l’Agence Bio « alerte sur le besoin de relancer la demande de bio » dans un communiqué de presse policé*. Affectés commercialement, les vins restent à part dans la filière bio avec leur forte activité à l’export (39 % du chiffre d’affaires du vignoble bio, avec 565 millions d’euros en 2022, +2 %). Sur un marché national marqué par l’inflation, les vins bio augmentent de 5 % leurs ventes (à 1,4 milliard €), malgré la chute de la grande distribution (-7 %, pour 134 millions €) et des magasins bio (-7 % à 55 millions €), grâce à la croissance des ventes directes (+5 %, à 421 millions €), du réseau caviste (+8 %, à 159 millions €) et de la restauration (+12 % à 129 millions €).

Zone de turbulence

Actuellement, la certification bio s’étend sur 21 % du vignoble français (dont un tiers en conversion). Porté par le verdissement de Bordeaux, le premier département viticole reste la Gironde, avec 27 200 hectares (dont la moitié en conversion). Avec 31 % des vins bio français, les vignobles du Languedoc-Roussillon restent leader en masse régionale (la Vallée du Rhône pèse pour 21 % des surfaces). Alors que le repli est de mise, « en 2022, seul le Vaucluse reste parmi les départements les plus dynamiques en termes de progression du nombre de vignobles engagés en bio (+ 6,4 %) » indique l’Agence Bio. Arrivant dans une zone de turbulence particulièrement incertaine (inflation oblige), les vins bio continuent de croire dans leur avenir commercial et leurs forces commerciales face aux demandes sociétales.

Contre la gueule de bois, reste la conviction que la bio c’est « le vigneron qui bichonne la biodiversité, le vigneron qui protège les ressources naturelles, le vigneron qui innove avec des vins singuliers, sans soufre, sans intrants, le vigneron qui participe au réseau local, le vigneron nouvellement installe, le vigneron qui emploie pres de deux fois plus de main d’œuvre, le vigneron qui ne déçoit pas... Le vigneron Bio de Nouvelle Aquitaine, c’est donc le vigneron qu’on aime avoir comme voisin » pose Pierre Henri Cozyns, le président de Vignerons Bio de Nouvelle-Aquitaine (l’annonce des chiffres de l’Agence Bio ayant eu lieu à Bordeaux).

 

* : Appelant plus clairement « à une mobilisation générale », la Fédération Nationale d'Agriculture Biologique (FNAB) « dresse une liste de mesures à mettre en place d'urgence » avec le « respect de l'objectif de 20 % de bio dans la Restauration Hors Domicile d'ici un an pour l'ensemble des collectivités locales », un « budget pluriannuel de 10 millions d'euros pour financer la communication grand public via l'Agence Bio », une « hausse de l'écorégime Bio à 145 euros par hectare et par an » et la « mise en place de Paiement pour Services Environnementaux bio (PSE bio) par les agences de l'eau ».

 


 

 

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Tous les commentaires (7)
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Dara Le 09 juin 2023 à 13:25:12
Hve ou bio en viticulture = plus de travail, plus de risques et mieux pour la terre et les consommateurs, en terme de santé... côté vente, pas forcément facile...
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VICMIC Le 07 juin 2023 à 17:05:47
D'une manière générale une agriculture qui produit moins et donc plus cher n'a pas d'avenir par les temps qui courent. Avec le dérèglement climatique (sécheresse, gel...) d'une part et l'augmentation de la population mondiale d'autre part, produire moins n'est pas forcément pertinent. Produire plus cher avec les consommateurs qui mettent de moins en moins d'argent sur la nourriture ne l'est pas plus. Ici nous parlons du vin, mais le raisonnement vaut surtout pour les céréales et les fruits et légumes. Le Bio à consommer avec modération!
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Vigneron Le 06 juin 2023 à 12:20:59
La réalité c'est que bon nombre d'agriculteurs se sont mis en Bio non pas pour les beaux discours sur l'environnement que l'on met en avant auprès des consommateurs, mais pour gagner plus d'argent ! Et quand le marché baisse, comme par hasard le Bio ne les intéresse plus. Ces gens là n'ont jamais eu l'âme du Bio! Et si le Bio n'est pas rentable, ce n'est pas la faute des autres labels, mais des consommateurs qui ne sont plus prêts à payer le prix pour la qualité de ce qu'on leur vend, avec un Bio produit de façon industrielle, et un manque de contrôle de la filière en général. Le Bio critique le HVE, les autres certifications.. Ils devraient plutôt s'occuper du Bio au niveau européen avec les règles très différentes qu'il y a entre pays voisins qui font que le consommateur ne sait plus ce qu'il mange comme produits chimiques.
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Benji Le 03 juin 2023 à 09:51:22
Aucunement besoin d?être en bio pour se préoccuper de la biodiversité,bichonner ses vigne et se préoccuper de la nature vouloir faire croire que seul l?agriculture bio s?en occupe est purement démagogique ,mais c?est normal venant de militants bios! La question est combien de producteurs « Bio » vont arracher à bordeaux ou survivre avec les pertes de productions et de marches qui s?annoncent
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Moi je suis sûr qu'on nous prend.... Le 01 juin 2023 à 23:17:02
Les vin bios ne sont pas ce pour quoi on les fait passer. Les vignes sont traités avec du soufre (pluies acides et supprimé des carburants) du cuivre (métal lourd qui s'accumule dans les sols, y tuant les micro-organismes) les insecticides bio sont des lance-flammes qui ne font pas de détail. Les vignes sont traités plus souvent car les produits sont lessivés par les pluies. Les vins sont quand même faits avec du soufre... bref on vent un produits soit disant plus sain pour le consommateur (en jouant sur les peurs du cancer et autres...) mais pas forcément pour la planète . Les indicateurs de qualité sont ailleurs ! Mais sous les radars devant ces millions d'euros de communication ... à qui profite le crime? Je pense aux bétonneurs qui affaiblissent une profession qui s'oriente vers un marché de plus en plus restreint et élitiste...
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Medocon Le 01 juin 2023 à 19:08:35
Et aussi le vigneron qui paye 500 euros par année pour sa certification hve, et qui paye pour si, et qui paye pour ça. Quand vous en aurez d?être le cocu de la fable avec des gens qui change les règles du jeu tout les ans?après , il y en a qui aiment ça.
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Panouille Le 01 juin 2023 à 16:56:53
Mais aussi le vignerons qui traite sa vigne trois fois plus de fois que les autre sans être sur de récolter.
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